"... Quand on voit les choses comme elles sont."
Lorsque l'on évoque la carrière cinématographique d'Elia Kazan, on oublie la plupart du temps de mentionner ce premier film. Il est vrai que ce "conte de fée sentimental"
comme le qualifiait, de façon un peu péjorative, le réalisateur se
démarque assez nettement de la tonalité générale de ses productions
ultérieures. Adaptation du best seller, fortement autobiographique, de Betty Smith paru en 1943, A Tree Grows in Brooklyn est un classique drame familial et social, dans la veine du bien plus connu How Green Was My Valley de John Ford, également produit par la 20th Century Fox. Il propose une intéressante illustration de l'antagonisme illusion-réalité et du passage à l'adolescence.
Un quartier de Brooklyn, 1915. La famille Nolan vit dans un certain dénuement. Le père, Johnny, un artiste dans l'âme un peu rêveur et alcoolique, travaille épisodiquement comme serveur, Katie, la mère, fait des ménages et les enfants, l'aînée Francie 'Prima Donna' et son jeune frère Neeley, les aident comme ils le peuvent quand ils ne sont pas à l'école. Lorsque Katie reçoit sa sœur Sissy, elle sait déjà par Mr. Barker que celle-ci va à nouveau se marier. Redoutant sa mauvaise influence sur ses enfants, elle lui demande de ne plus lui rendre visite. Au cours d'une promenade, la studieuse Francie, très attachée à son père, fait part à ce dernier de son souhait d'entrer dans une école en dehors de leur quartier. Malgré l'avis défavorable de Katie, Johnny trouve le moyen de la satisfaire. Mais les revenus restant désespérément maigres et la famille étant sur le point de s'agrandir, les Nolan sont contraints de déménager dans un appartement plus petit au-dessus du leur et d'envisager d'interrompre la scolarité de leur fille pour qu'elle puisse les aider financièrement.
S'il ne dispose pas, dans ce genre spécifique, d'une inspiration créatrice aussi forte que celle de son aîné Frank Capra*, sur le point de tourner l'inoubliable It's a Wonderful Life, Elia Kazan fait montre, avec cette première réalisation, d'une certaine maîtrise. Le débutant n'en est pas vraiment un puisqu'il peut s'appuyer sur son expérience de plusieurs années comme acteur et metteur en scène à succès de Broadway et sur son talentueux chef opérateur, Leon Shamroy. Son intelligence est de ne pas avoir cédé à la facilité en adoptant, pour ce drame intimiste, un traitement théâtral. La caméra est très mobile et le rythme de la narration assez alerte. Deux futurs grands cinéastes, Nicholas Ray et Martin Ritt, ont, il faut le souligner, assisté Kazan sur ce film. Mais l'un des atouts majeurs de A Tree Grows in Brooklyn est constitué par la qualité de son casting, en particulier les interprétations de l'ex-partenaire de Shirley Temple, James Dunn, dans un rôle aux accents biographiques, récompensé par un "Oscar" et de la jeune Peggy Ann Garner qui reçut, la même année, un "Juvenile Award".
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*dont John Ford disait qu'il était "un grand homme et un grand Américain, une inspiration pour ceux qui croient au 'Rêve Américain'."
Un quartier de Brooklyn, 1915. La famille Nolan vit dans un certain dénuement. Le père, Johnny, un artiste dans l'âme un peu rêveur et alcoolique, travaille épisodiquement comme serveur, Katie, la mère, fait des ménages et les enfants, l'aînée Francie 'Prima Donna' et son jeune frère Neeley, les aident comme ils le peuvent quand ils ne sont pas à l'école. Lorsque Katie reçoit sa sœur Sissy, elle sait déjà par Mr. Barker que celle-ci va à nouveau se marier. Redoutant sa mauvaise influence sur ses enfants, elle lui demande de ne plus lui rendre visite. Au cours d'une promenade, la studieuse Francie, très attachée à son père, fait part à ce dernier de son souhait d'entrer dans une école en dehors de leur quartier. Malgré l'avis défavorable de Katie, Johnny trouve le moyen de la satisfaire. Mais les revenus restant désespérément maigres et la famille étant sur le point de s'agrandir, les Nolan sont contraints de déménager dans un appartement plus petit au-dessus du leur et d'envisager d'interrompre la scolarité de leur fille pour qu'elle puisse les aider financièrement.
S'il ne dispose pas, dans ce genre spécifique, d'une inspiration créatrice aussi forte que celle de son aîné Frank Capra*, sur le point de tourner l'inoubliable It's a Wonderful Life, Elia Kazan fait montre, avec cette première réalisation, d'une certaine maîtrise. Le débutant n'en est pas vraiment un puisqu'il peut s'appuyer sur son expérience de plusieurs années comme acteur et metteur en scène à succès de Broadway et sur son talentueux chef opérateur, Leon Shamroy. Son intelligence est de ne pas avoir cédé à la facilité en adoptant, pour ce drame intimiste, un traitement théâtral. La caméra est très mobile et le rythme de la narration assez alerte. Deux futurs grands cinéastes, Nicholas Ray et Martin Ritt, ont, il faut le souligner, assisté Kazan sur ce film. Mais l'un des atouts majeurs de A Tree Grows in Brooklyn est constitué par la qualité de son casting, en particulier les interprétations de l'ex-partenaire de Shirley Temple, James Dunn, dans un rôle aux accents biographiques, récompensé par un "Oscar" et de la jeune Peggy Ann Garner qui reçut, la même année, un "Juvenile Award".
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*dont John Ford disait qu'il était "un grand homme et un grand Américain, une inspiration pour ceux qui croient au 'Rêve Américain'."
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