"Nous ne serons réunis qu'en rêve, à présent."
Après trois films très dissemblables, dont Shaolin ye, an la!
,
un étonnant polar mettant en scène des adolescents présenté en section
parallèle à Cannes et un documentaire sur les travailleurs étrangers à
Taïwan, l'éclectique et méconnu Hsu Hsiao-ming
livrait, il y a deux ans déjà, ce Wu yue zhi lian
qui n'est pas (seulement) une comédie romantique asiatique de plus destinée au jeune public. L'ancien assistant de Hou Hsiao-hsien
(Beiqing chengshi
, Hsimeng jensheng
) sur Tong nien wang shi
jette, avec ce film à la narration non linéaire et joliment mis en
scène, un intéressant pont, nostalgique et sentimental, entre les deux
Chine.
Alei, le jeune frère de Shi-tou (Roc ou Stone ?), l'un des guitaristes de Mayday
,
est chargé, avec deux autres personnes, d'administrer le site web du
groupe rock taïwanais et de répondre aux messages des fans. Un soir de
concert, une jeune femme nommée Xuan le déroute en l'interrogeant sur les "flocons de mai". Lorsque celle-ci lui demande, avant d'interrompre la discussion, son identité, Alei prétend être Ashin, le chanteur du groupe. Dès lors, Xuan, qui réside à Harbin* (Heilongjiang),
une ville située dans la province la plus orientale de la Chine
continentale et suit les cours de l'école de spectacle locale,
entretient une correspondance électronique avec Alei. Elle lui
propose bientôt de le rencontrer à l'occasion d'une série de spectacles
que sa troupe doit donner en mai à Taipei. Mais Xuan n'est pas venue à Taïwan uniquement pour rencontrer Ashin/Alei.
Ce quatrième et dernier volet de la collection "Contes de la Chine moderne"** séduit parce qu'il surprend. D'abord par cette habile composition faite de modernisme et de tradition, de poésie et de technologie qui caractérise sa première partie, soulignant la diversité contrastée de la culture chinoise contemporaine. Ensuite par les énigmes qu'il pose au spectateur, le scénario ne livrant pas immédiatement les clefs pour une compréhension profonde de ses intrigues comme ont tendance à le faire les films formatés actuels. Hsu Hsiao-ming
brouille d'autant plus les pistes qu'il use (abuse ?!)
d'un montage dont on ne sait, d'emblée, s'il est parallèle ou alterné.
Le soin apporté à la réalisation constitue aussi un des atouts de Wu yue zhi lian
, alliant une esthétique sans ostentation avec une réelle sensibilité narrative. Aux côtés de la jeune et belle découverte Yifei Liu
, que l'on a hâte de voir dans une autre production, Chen Bo-lin
y renforce son statut de "jeune vedette montante" du cinéma asiatique, confirmé depuis par sa participation au film à segments About Love
.
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Alei, le jeune frère de Shi-tou (Roc ou Stone ?), l'un des guitaristes de Mayday

Ce quatrième et dernier volet de la collection "Contes de la Chine moderne"** séduit parce qu'il surprend. D'abord par cette habile composition faite de modernisme et de tradition, de poésie et de technologie qui caractérise sa première partie, soulignant la diversité contrastée de la culture chinoise contemporaine. Ensuite par les énigmes qu'il pose au spectateur, le scénario ne livrant pas immédiatement les clefs pour une compréhension profonde de ses intrigues comme ont tendance à le faire les films formatés actuels. Hsu Hsiao-ming





*ville qui servait de décor historique au pitch de 2009: Lost Memories
, le thriller de science-fiction du Coréen Lee Si-myung.
**après Ai ni ai wo
de Lin Cheng-sheng
, Shiqi sui de dan che
de Wang Xiaoshuai
et Lanse da men
de Yee Chih-yen
.

**après Ai ni ai wo





