Pierre Bonnard (1867-1947),
contemporain de Braque et de Matisse, n'est traditionnellement pas
considéré comme un des artistes majeurs de la peinture française. Pour
preuve, son œuvre est restée presque confidentielle pendant près de
quarante ans, jusqu'à la rétrospective organisée au Centre Pompidou en
1984. L'une des explications de cette relative discrétion est sans doute
liée à ses choix picturaux, natures mortes et portraits, au moment même
où l'abstraction s'imposait. On peut également avancer son exil
volontaire dans sa maison du Cannet de 1939 à sa mort.
Cette
ancien étudiant en droit, devenu avocat en 1889, suit parallèlement les
enseignements de l'Ecole des Beaux-Arts. Il y rencontre Edouard
Vuillard et adhère au groupe des Nabis, mouvement influencé par Paul Gauguin et par le japonisme.
Affichiste, il abandonne en 1891 la robe, se liant d'amitié la même
année avec Toulouse-Lautrec auquel il est opposé pour une commande du Moulin Rouge,
emportée par ce dernier. En 1893, il rencontre Marthe qui devient son
principal modèle puis son épouse en 1925. Une exposition consacrée au
peintre se tient, pour sa réouverture depuis le 2 février, au musée
d'Art moderne de la ville de Paris.
Auteur d'un intéressant Georges de la Tour, Alain Cavalier prend ici pour prétexte le décrassage du "Nu à la baignoire" (1936)
pour évoquer Bonnard et sa compagne. Ce portrait imagé, filmé caméra
sur l'épaule et narré sans réelle préparation, nous fait entrer dans
l'intimité du peintre telle que se la représente le cinéaste. Un passage
par la résidence méridionale de Bonnard permet de resituer les œuvres
dans leur contexte de création.
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