"Personne ne t'a aimé comme moi."
Ce thriller intimiste (un décor insulaire, deux acteurs) est le premier film de Joel Viertel et de ses scénaristes. Produit par John Davis, qui a débuté sa carrière en participant au tour de table de Predator et semble apprécier l'eau puisque également à l'origine de l'épopée futuriste Waterworld, Devil's Pond n'a pas eu les honneurs de la diffusion en salles. Ce qui ne constitue pas toujours un label de faiblesse. L'impression laissée par ce film est toutefois mitigée, en partie en raison de maladresses narratives et de la prestation des acteurs. S'il parvient à créer fugitivement un climat oppressant, il ne réussit en revanche pas à maintenir un niveau de tension dramatique suffisant et croissant.
Julianne et Mitch viennent de se marier et partent pour deux semaines en lune de miel. A "l'aventure" car leur premier nid conjugal est assez peu douillet, un repaire de chasse sur une petite île au milieu d'un lac, lui-même au cœur d'une forêt. Julianne, qui a peur de l'eau et ne sait pas nager, parvient à surmonter ses réticences initiales et les premiers jours se passent assez bien malgré l'absence de réseau téléphonique qui empêche la jeune femme d'appeler sa mère pour la rassurer. Mais les choses se gâtent lorsque, après quelques échanges moins aimables et un sensible changement de comportement chez Mitch, Julianne souhaite partir au bout de dix jours, provoquant le refus catégorique et la colère de son conjoint.
Il faut certainement prendre pour de l'humour la comparaison faite par l'un des producteurs entre Devil's Pond et Psycho ou Shining. A moins qu'il n'ait pas vu ces références cinématographiques ! Si un rapprochement devait être fait, ce serait plutôt avec Sleeping with the Enemy de Joseph Ruben. La phase d'exposition du film de Joel Viertel est d'abord et sans raison beaucoup trop longue. Puis, lorsque l'intrigue se noue, rien ne permet d'en comprendre les tenants et encore moins d'en imaginer les aboutissants. Si ce n'est que la narration est conçue comme un long flash-back dont on connaît d'emblée l'issue, c'est à dire le survivant. En outre, Kip Pardue a un peu de difficulté à être réellement crédible en psychopathe inquiétant (désolé pour le "gâchage"). Sans compter que la prestation de Tara Reid n'a rien non plus de convaincant... même en faisant abstraction du souvenir de ses navrantes apparitions antérieures (American Pie, My Boss's Daughter ou Alone in the Dark...). Si l'on ne décroche pas à cause de la lenteur de son introduction, Devil's Pond, qui aurait dû conserver son titre initial, moins vendeur mais plus adapté, se laisse voir sans déplaisir... mais sans enthousiasme.
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