"... Dans l'impulsion vers l'expérience collective du mystère."
Quatre ans après son exil en France consécutif au coup d'état militaire au Chili, Raoul Ruiz réalise (en 16mm) son premier film français. Etrange et libre adaptation du court ouvrage paru en 1950 de l'inclassable ("un pur et simple maniaque" selon sa propre expression) Pierre Klossowski,
il est le lieu de rencontre romanesque entre ces deux anciens étudiants
en théologie appartenant à des générations bien différentes. Récit
d'une crise spirituelle pour l'aîné, fils et frère d'artistes, ami de Georges Bataille et spécialiste de Sade et de Nietzsche, œuvre idéologico-poétique pour son cadet, La Vocation suspendue surprend également par son style.
Dénoncé par la montagne
pour avoir rédigé une lettre, témoignage de son aspiration profonde
mais jugée polémique dans une église en proie à une grave scission
interne liée à l'émergence d'un influent "parti noir", le jeune abbé Jérôme est envoyé dans un couvent-purgatoire. Son passage n'y est cependant que de courte durée puisque l'évêque, à l'occasion de sa visite, l'emmène bientôt dans son diocèse. Jérôme fait alors la connaissance du mystérieux Malagrida, à la fois artiste et ecclésiastique.
Dédié au philosophe et essayiste Brice Parain, auteur qui a notamment réfléchit sur le communisme et combattu le mensonge lié au langage, le roman de Klossowski décrivait, de manière métaphorique, sa propre et douloureuse expérience de séminariste pendant l'Occupation. Sur ces prémisses, Raoul Ruiz développe une critique de l'église comme institution devenant, par destination, une entreprise de mystification. Outre son apport thématique, La Vocation suspendue se caractérise par une certaine recherche stylistique. La narration est en effet construite en deux progressions parallèles, confiées à des acteurs différents et dont l'une d'entre elles est filmée en noir et blanc. Cette mise en perspective donne une réelle force dramatique au récit et contribue à accentuer son étrangeté originelle.
Dédié au philosophe et essayiste Brice Parain, auteur qui a notamment réfléchit sur le communisme et combattu le mensonge lié au langage, le roman de Klossowski décrivait, de manière métaphorique, sa propre et douloureuse expérience de séminariste pendant l'Occupation. Sur ces prémisses, Raoul Ruiz développe une critique de l'église comme institution devenant, par destination, une entreprise de mystification. Outre son apport thématique, La Vocation suspendue se caractérise par une certaine recherche stylistique. La narration est en effet construite en deux progressions parallèles, confiées à des acteurs différents et dont l'une d'entre elles est filmée en noir et blanc. Cette mise en perspective donne une réelle force dramatique au récit et contribue à accentuer son étrangeté originelle.
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