"... Mais il n'y a pas de chemin de retour."
Entre ses deux dernières contributions à la saga Miyamoto Musashi, initiée dans les années 1940 par Hiroshi Inagaki et tirée de la littérature d'Eiji Yoshikawa, Tomu Uchida adapte librement l'un des romans du récent "prix Naoki", Tsutomu Mizukami, publié en 1962. Kiga kaikyo, souvent catalogué abusivement de film-noir et très dissemblable dans ses thématiques et sa narration du Nora inu de Kurosawa,
situé à peu près à la même époque, est une œuvre étrange et forte, se
situant à la croisée des genres dramatique, polar, fantastique et du
thriller.
20 septembre 1947. Alors qu'un puissant typhon est sur le point de frapper la région d'Hokkaido, deux hommes rejoignent leur complice à la gare d'Iwanai après avoir tué le prêteur sur gages Sasada et sa famille, dérobé son importante recette et mis le feu à sa maison. Le train qui relie Hokadaté, dans lequel ils ont pris place, étant stoppé en raison des conditions climatiques, les criminels poursuivent à pieds et arrivent sur la côte pendant que s'organise une vaste opération de sauvetage des passagers du ferry "Sounmaru" naufragé. Profitant de la confusion, ils empruntent une barque pour traverser le détroit de Tsugaru. Lorsque les victimes du naufrage sont recensés, il apparaît que deux d'entre eux ne figuraient pas sur la liste des passagers. Les policiers font alors le rapprochement avec les meurtres d'Iwanai et les inspecteurs Yumisaka et Tajima se rendent dans la péninsule de Shimokita. Après avoir éliminé ses partenaires, Takichi Inugai y a en effet débarqué et rencontré, sur le tortillard qui mène à Ominato, la jeune prostituée Yaé 'Chizuru' Sugito, aperçue un peu plus tôt au cours d'une cérémonie d'Itako.
Cette longue (près de trois heures) tragédie en trois actes ne manque pas de surprendre et de faire impression, même lorsqu'elle a déjà été vue. De l'introduction, très réaliste (aux effets spéciaux près) et oppressante, à son inattendu final, le film passe par des séquences aux tonalités changeantes tout en conservant une réelle unicité et densité narrative, chaque partie donnant subtilement du sens, pro- ou rétrospectivement, aux autres. Drame de la misère, de la renaissance et de la vérité, Kiga kaikyo possède un tel charme hypnotique qu'il pourrait presque faire oublier la virtuosité, non ostentatoire, du réalisateur. Il faut souligner également la très belle prestations des acteurs, en particulier celle du trio de tête, Junzaburo Ban, aperçu chez Nagisa Oshima et que l'on retrouvera dans le Dô desu ka den de Kurosawa, Sachiko Hidari et Rentaro Mikuni, le brillant partenaire de Tatsuya Nakadai dans Seppuku sorti trois ans auparavant.
20 septembre 1947. Alors qu'un puissant typhon est sur le point de frapper la région d'Hokkaido, deux hommes rejoignent leur complice à la gare d'Iwanai après avoir tué le prêteur sur gages Sasada et sa famille, dérobé son importante recette et mis le feu à sa maison. Le train qui relie Hokadaté, dans lequel ils ont pris place, étant stoppé en raison des conditions climatiques, les criminels poursuivent à pieds et arrivent sur la côte pendant que s'organise une vaste opération de sauvetage des passagers du ferry "Sounmaru" naufragé. Profitant de la confusion, ils empruntent une barque pour traverser le détroit de Tsugaru. Lorsque les victimes du naufrage sont recensés, il apparaît que deux d'entre eux ne figuraient pas sur la liste des passagers. Les policiers font alors le rapprochement avec les meurtres d'Iwanai et les inspecteurs Yumisaka et Tajima se rendent dans la péninsule de Shimokita. Après avoir éliminé ses partenaires, Takichi Inugai y a en effet débarqué et rencontré, sur le tortillard qui mène à Ominato, la jeune prostituée Yaé 'Chizuru' Sugito, aperçue un peu plus tôt au cours d'une cérémonie d'Itako.
Cette longue (près de trois heures) tragédie en trois actes ne manque pas de surprendre et de faire impression, même lorsqu'elle a déjà été vue. De l'introduction, très réaliste (aux effets spéciaux près) et oppressante, à son inattendu final, le film passe par des séquences aux tonalités changeantes tout en conservant une réelle unicité et densité narrative, chaque partie donnant subtilement du sens, pro- ou rétrospectivement, aux autres. Drame de la misère, de la renaissance et de la vérité, Kiga kaikyo possède un tel charme hypnotique qu'il pourrait presque faire oublier la virtuosité, non ostentatoire, du réalisateur. Il faut souligner également la très belle prestations des acteurs, en particulier celle du trio de tête, Junzaburo Ban, aperçu chez Nagisa Oshima et que l'on retrouvera dans le Dô desu ka den de Kurosawa, Sachiko Hidari et Rentaro Mikuni, le brillant partenaire de Tatsuya Nakadai dans Seppuku sorti trois ans auparavant.
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