jeudi 8 novembre 2007

The Killers (à bout portant)


"She'll... do what I wanna do."

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Dans les années 1960, avant d'entamer sa série de films avec Clint Eastwood, Don Siegel est cantonné à des productions télévisuelles. C'est d'ailleurs pour le petit écran qu'il réalise le remake de l'une des pièces maîtresses du film-noir et chef-d'œuvre de la période étasunienne de Robert Siodmak, une recette courante à cette époque chez Universal. Mais la violence de la très libre adaptation de la courte histoire d'Ernest Hemingway, parue la première fois en 1927 dans le "Scribner's Magazine", par le scénariste de télévision Gene L. Coon lui assura, pourrait-on dire, une carrière en salles. Polar méchant, The Killers mise essentiellement sur l'évidence de son efficacité narrative et visuelle et sur la solidité de son casting.
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Charlie Strom et son jeune complice Lee pénètrent dans une école pour aveugles à la recherche de Jerry Nichols qu'ils sont chargés de liquider. Les deux tueurs trouvent bientôt l'enseignant dans sa salle de classe qui, pourtant averti du danger, ne cherche pas à s'enfuir et ils l'abattent de plusieurs balles de revolver. Dans le train qui les conduit à Chicago, Strom ne peut s'empêcher de s'interroger sur les raisons de la totale indifférence de leur victime. Il essaie de comprendre également la motivation du commanditaire anonyme du meurtre pour lequel ils ont reçu vingt-cinq mille dollars, soit deux fois et demi la rémunération habituelle. Enfin, il aimerait savoir qui détient le million de dollars volés quatre ans plus tôt par un gang auquel appartenait celui qu'ils viennent d'éliminer et qui s'appelait encore Johnny North. Les deux hommes se rendent donc à Miami pour interroger Earl Sylvester, l'ancien associé et mécano du défunt ex-pilote de course. Celui-ci est contraint de leur raconter les événements qui ont précédé le grave accident ayant interrompu la carrière de North. Notamment sa rencontre et son début de romance, à la veille d'une course importante, avec la séduisante Sheila Farr, la maîtresse du gangster Jack Browning.
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Qui s'en étonnerait, il y a, dès l'introduction, un parti pris démonstratif dans cette version très révisée du film de Robert Siodmak. Une forme de revanche de Don Siegel, initialement choisi puis remplacé par ce dernier à la direction de la production Universal ? The Killers, narré essentiellement en trois flash-back, ne boxe évidemment pas dans la même catégorie que son illustre homonyme, mais son punch lui permet de figurer à une place plus qu'honorable dans le genre polar. On apprécie bien sûr la présence dans les premiers rôles d'Angie Dickinson, pas encore très connue, et de John Cassavetes, réalisateur de A Child Is Waiting avec Burt Lancaster*, alors très sollicité par la télévision. Mais aussi celle, moins importante en durée, de Lee Marvin et de Clu Gulager, interprète de westerns télévisuels ici élégamment costumé en jeune frappe à la brutalité gratuite, attentif à sa petite santé. Dans son dernier rôle au cinéma (et premier de vilain !) avant d'entrer en politique, Ronald Reagan offre une de ses meilleures prestations.
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*le héros de The Killers.

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