mardi 6 novembre 2007

Magnificent Obsession (le secret magnifique)


"Contact. What do you mean by contact?"

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Dans la seconde moitié des années 1930, les récentes productions de Lloyd C. Douglas se trouvaient en odeur de sainteté auprès des studios hollywoodiens. Avant les films de Frank Borzage et Edmund Goulding pour la Warner ou la Paramount, John M. Stahl, l'un des trente-six fondateurs de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences et collaborateur de Louis Burt Mayer, porte à l'écran l'ouvrage Magnificent Obsession de l'ecclésiastique auteur. Loin d'être anecdotique, cette première version se démarque des suivantes par plusieurs aspects et permet notamment d'apprécier la jolie prestation d'Irene Dunne, future vedette, aux côtés de Cary Grant, de la comédie romantique de Leo McCarey, The Awful Truth.
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Helen Hudson est allé chercher sa belle-fille Joyce à sa descente du paquebot et les deux nouvelles parentes se retrouvent avec une joie expressive. Mais lorsqu'elles arrivent à l'hôpital dirigé par le réputé docteur Wayne Hudson, le mari de la première et le père de la seconde, elles apprennent avec effroi le brutal décès de ce dernier. Le respirateur qui aurait peut-être pu le sauver était à ce moment là utilisé de l'autre côté du lac pour ranimer Bobby Merrick tombé à l'eau par imprudence après une nuit très alcoolisée. Dès cet instant, Helen voue une animosité sans borne à l'égard de ce jeune homme désoeuvré et gâté par son très riche grand-père. Echappé de l'hôpital, Merrick tente de prêter assistance à la jeune veuve en panne d'automobile avant de découvrir mutuellement leur identité. Un soir qu'il a soustrait Tommy Masterson, un passager du bateau sur lequel voyageait Joyce, à l'invitation à dîner des Hudson, Merrick un peu ivre rencontre accidentellement Randolph, un ami du dr Wayne Hudson, chez lequel il passe la nuit. Le lendemain matin, le sculpteur confesse à son visiteur inattendu ce qu'il doit au défunt, généreux donateur anonyme, et la théorie philosophique qu'il voulait propager.
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L'adaptation signée par Sarah Y. Mason et Victor Heerman, oscarisés ensemble l'année précédente pour Little Women, se montre plus fidèle au roman originel que celle de Wells Root et Robert Blees pour Douglas Sirk, en particulier dans sa dimension mystique. Moins mélodramatique, Magnificent Obsession s'autorise également quelques inflexions vers la comédie, grâce à la présence de Charles Butterworth, plaisant second rôle du Love Me Tonight de Rouben Mamoulian avec Maurice Chevalier. Le film offre l'occasion au jeune Robert Taylor, encore au début de sa carrière, de mettre en évidence la diversité de son talent. Nul doute que l'ex-étudiant en médecine et fils d'un docteur ayant choisi sa vocation pour soigner son épouse ait trouvé une motivation sensible à incarner le personnage de Bobby Merrick.
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*réalisateur en 1934 de Imitation of Life, ouvrage de Fannie Hurst adapté vingt-cinq ans plus tard, toujours pour Universal, par Sirk.

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