"Don't make me be
Just a rolling stone ." (in "Don't Set Me Free")
Ray Charles
The Genious
nous a quitté il y a plus de six mois à présent. Les célébrations et
évocations ne cessent pourtant d'être organisées ou recueillies,
témoignages de la dimension de l'artiste et du vide que sa disparition a
créée. Et il n'est pas absurde d'affirmer que le "Golden Globe" (et, peut-être, le futur "Oscar") attribué à Jamie Foxx pour sa prestation dans Ray soit, en partie, à considérer comme un hommage posthume au chanteur.
Ray Charles Robinson
peut, en effet, être considéré comme le principal artisan du
développement de la soul music. Par son talent inné de showman, il s'est
rapidement gagné les faveurs du public Noir et Blanc des Etats-Unis et,
plus largement, des amateurs de musique de l'ensemble de la planète. Né
à Albany, en Géorgie (il est l'interprète de l'une des plus belles
versions de la superbe et inoubliable chanson "Georgia On My Mind"
signée par Hoagy Carmichael et Stuart Gorrell au début des années 1920) mais élevé en Floride, Ray
devient accidentellement aveugle à l'âge de six ans. Scolarisé dans une
école spécialisée, il apprend, dès l'année suivante, la musique et
plusieurs instruments et commence à écrire pour de grandes formations.
Orphelin à quinze ans, il se produit dans plusieurs groupes avant de
partir, deux ans plus tard, pour Seattle où il forme un "Maxim trio"
influencé par Nat King Cole et Charles Brown. Très vite, un tube, "Confession Blues", est enregistré sous le label Downbeat.
En 1952, passé chez Atlantic Records, Ray Charles abandonne le style "colien" pour adapter les techniques du gospel au blues. Les hits se succèdent au cours des années 1950, "It Should Have Been Me", "I've Got a Woman", "A Fool for You", "Drown In My Own Tears" ou "Lonely Avenue", premier titre pour lequel il est accompagné des "Raelettes",
son groupe de chœurs féminins. Il devient également populaire parmi
les amateurs de jazz en participant au Festival de Newport en 1958 et en
enregistrant deux solides disques du genre. Au début des années 1960, Ray Charles
devient une entreprise, dotée de plusieurs maisons de disques, de
studios d'enregistrement et de bureaux sis à Los Angeles. Les formations
qui l'accompagnent deviennent orchestrales. En 1963, il enregistre un
album en deux volumes, "Modern Sounds in Country and Western",
qui connaît un énorme succès commercial. Il y reprend, comme le titre
le suggère bien, des titres Country et Western qu'il adapte à son propre
style (ce que l'on appelle un crossover en langage consacré).
Le chanteur mue également en acteur dans quelques menues productions et
participe aux enregistrements des bandes originales de The Cincinnati Kid et de In the Heat of the Night.
La période riche et intense sur le plan créatif s'achève à l'aube des années 1970. Ray Charles,
devenue une institution, a tendance à recycler, toujours avec talent
certes, ses tubes passés. Il fait une apparition sérieuse dans The Blues Brothers, chante avec Clint Eastwood* "Beers To You" pour la comédie "musclée" Any Which Way You Can de Buddy Van Horn et fait de la publicité pour une célèbre boisson gazeuse (sans sucre !). Ray
reste néanmoins celui qui a le mieux réussi à intégrer et fusionner
dans son répertoire autant de courants de musique différents, blues,
soul, rythm&blues, country, pop, jazz... Plus universel que son
bouillonnant contemporain James Brown, il laisse un héritage précieux et des continuateurs, Stevie Wonder en tête bien sûr, mais aussi Steve Winwood, Billy Joel, Elton John et quelques autres encore.
Ô-Genio : Live in Brazil
Le 22 septembre 1963, la veille de son trente-troisième anniversaire, Ray Charles
est invité à donner deux concerts à Sao Paulo pour une émission
spéciale de la télévision brésilienne. Le chanteur et musicien vient de
sortir le fameux "Modern Sounds in Country and Western" et, naturellement, il compose son programme avec plusieurs titres qui en sont issus. Il débute (et conclut le second set) avec le tonique "What I'd Say", ce qui en dit long sur l'esprit avec lequel il aborde ces deux shows. Son répertoire est assez bien représenté. Country : un "You Are My Sunshine" très swinguant, blues : "In the Evening (When the Sun Goes Down)", jazz : "Birth of a Band" et autres standards tels "Hit the Road Jack".
Ray Charles
est accompagné d'un ensemble de seize musiciens emmené par le
contrebassiste Edgar Willis, avec David "Fathead" Newman au saxophone
ténor et, sur la presque majorité des titres, par ses "Raelettes", au
sein desquelles figure notamment la remarquable Margie Hendrix. Parmi
les curiosités de cette captation, on peut voir Ray Charles jouer du saxophone alto sur un instrumental de jazz et trois publicités, deux pour une marque de tissu brésilienne (sponsor de l'émission) et une pour un disque de Ray Charles.
La mise en images oscille entre la maladresse et le classicisme mais,
dans l'ensemble, le réalisation, resituée dans une approche
documentaire, ne souffre pas de gros défauts. Etrangement, le public,
présent au cours du premier set, reste invisible alors qu'il est filmé à
plusieurs reprises dans le second.
Les musiciens et choristes :
Contrebasse et direction musicale : Edgar Willis
Guitare : Elbert 'Sonny' Forriest
Batterie : Wilbert Hogan
Trompette : Oliver Beener, Roy Burrows & Philip Guilbeau
Trombone : Henderson Chambers, James Harbert, Julian Priester & Frederic 'Keg' Johnson
Saxophone : Harold Minerve, Dan Turner, Tina Brooks, David Newman & Leroy 'Hog' Cooper
The Raelettes : Gwen Berry, Margie Hendrix, Darlene McCray & Patricia Richards
Contrebasse et direction musicale : Edgar Willis
Guitare : Elbert 'Sonny' Forriest
Batterie : Wilbert Hogan
Trompette : Oliver Beener, Roy Burrows & Philip Guilbeau
Trombone : Henderson Chambers, James Harbert, Julian Priester & Frederic 'Keg' Johnson
Saxophone : Harold Minerve, Dan Turner, Tina Brooks, David Newman & Leroy 'Hog' Cooper
The Raelettes : Gwen Berry, Margie Hendrix, Darlene McCray & Patricia Richards
Les titres :
Premier concert
1. What'd I Say
2. Take These Chains From My Heart
3. You Are My Sunshine
4. Don't Set Me Free
5. Carry Me Back to Old Virginny
6. My Bonnie
7. In the Evening (When the Sun Goes Down)
8. Just a Little Lovin'
9. You Don't Know Me
10. Margie
11. Hit the Road Jack
12. Moanin'
13. Birth of a Band
14. Hallelujah I Love Her So
15. instrumental jazz sans titre
Second concert
1. Hallelujah I Love Her So
2. In the Evening (When the Sun Goes Down)
3. publicité : Erontex
4. Moanin'
5. My Bonnie
6. No One
7. Don't Set Me Free
8. Take These Chains From My Heart
9. publicité : Erontex
10. I Can't Stop Loving You
11. Don't Set Me Free (reprise)
12. You Are My Sunshine
13. What's I Say
14. publicité : Ray Charles Entre Nós
15. annonce de fin
Premier concert
1. What'd I Say
2. Take These Chains From My Heart
3. You Are My Sunshine
4. Don't Set Me Free
5. Carry Me Back to Old Virginny
6. My Bonnie
7. In the Evening (When the Sun Goes Down)
8. Just a Little Lovin'
9. You Don't Know Me
10. Margie
11. Hit the Road Jack
12. Moanin'
13. Birth of a Band
14. Hallelujah I Love Her So
15. instrumental jazz sans titre
Second concert
1. Hallelujah I Love Her So
2. In the Evening (When the Sun Goes Down)
3. publicité : Erontex
4. Moanin'
5. My Bonnie
6. No One
7. Don't Set Me Free
8. Take These Chains From My Heart
9. publicité : Erontex
10. I Can't Stop Loving You
11. Don't Set Me Free (reprise)
12. You Are My Sunshine
13. What's I Say
14. publicité : Ray Charles Entre Nós
15. annonce de fin
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*qu'il retrouvera pour l'opus signé par celui-ci de la série The Blues, Piano Blues.
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