jeudi 3 février 2005

Hide and Seek (trouble jeu)


"Et votre fille, elle est aussi fofolle ?"

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Les thrillers à connotations fantastiques mettant en scène des enfants sont nombreux. Le modèle reste, sans conteste, The Shining de Kubrick. Hide and Seek, s'il n'a pas les vertus exemplaires de son illustre prédécesseur, constitue néanmoins, dans le genre, un représentant efficace. Le film est construit à partir d'une idée originale, premier scénario porté à l'écran, d'Ari Schlossberg. L'auteur a disposé, prérogative rare à Hollywood, d'une grande liberté d'écriture et de révision de la part de la Twentieth Century Fox grâce au producteur Barry Josephson (Big Trouble, The Ladykillers). C'est Albert Hughes, le coréalisateur et producteur de From Hell, qui devait, au départ, diriger le film avant d'être remplacé par le réalisateur d'origine australienne John Polson dont c'est le troisième long métrage, le second aux Etats-Unis. Comme son titre original le suggère, Hide and Seek tente, plutôt habilement, d'égarer son spectateur. Ce faisant, il prend toutefois le risque de le laisser sur sa faim (sa fin !), voire de le décevoir, une fois la partie terminée.
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Les Callaway forment une famille américaine "classique". David (Robert de Niro), docteur en psychologie, et son épouse Alison (Amy Irving) traversent, apparemment, une phase critique dans l'existence de leur couple. Emily (Dakota Fanning), leur petite fille, possède une relation privilégiée avec sa mère, avec laquelle elle joue régulièrement à cache-cache. Le soir du jour de l'an, Alison, selon toutes vraisemblances, se suicide en s'ouvrant les veines dans son bain. Elle est découverte par son mari en pleine nuit et Emily est témoin de la scène. Traumatisée, celle-ci est confiée à un établissement spécialisé et suivie par Katherine (Famke Janssen), une pédopsychiatre qui a été l'élève du docteur Callaway. Quelques temps après, David décide, pour tourner une page et aider sa fille à retrouver son équilibre psychologique, de quitter New York pour Woodland, une petite bourgade à la campagne. Mais, installés dans une grande et belle demeure isolée, le père et sa fille ne parviennent pas vraiment à communiquer et à développer une complicité. En se promenant dans les bois, Emily rencontre un mystérieux personnage qui se fait appeler Charlie et qui devient son invisible camarade de jeu. Cet "individu", réel ou imaginaire, semble vouloir s'en prendre à David pour lui faire payer la mort de sa femme. Les événements se déchaînent lorsque David fait la connaissance d'Elizabeth (Elisabeth Shue), une jeune divorcée rencontrée fortuitement.
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Hide and Seek aurait-il pu être un chef-d'œuvre entre les mains d'un maître du genre ? Pas sûr. Quelques maladresses auraient été évitées et la tension aurait probablement gagné en intensité grâce, notamment, à une meilleure gestion du rythme et de la mise en scène. Car, si le film parvient à installer, un peu laborieusement, une ambiance (assez proche de celle du récent Darkness), sa réelle faiblesse est avant tout narrative. Le scénario autorise, en effet, toutes les suppositions, y compris, l'imagination du spectateur étant presque sans bornes, les plus "folles". Or, la clé est, sans trahir l'intrigue, plutôt triviale ou, comme dirait Freud, la "psychopathologie quotidienne". Et, puisque le twist est la danse à la mode au cinéma depuis quelques années (The Sixth Sense, Secret Window...), disons que l'effet de surprise sur lequel joue le film n'atteint pas le sommet stupéfiant d'un Psycho dans la lignée duquel il se place et auquel il fait parfois référence*. Sur le plan de l'interprétation, Hide and Seek se résume presque à un face à face entre Robert de Niro et Dakota Fanning. Dans ce duel d'acteurs, a priori inégal, c'est la jeune héroïne de Man on Fire qui l'emporte. Dakota compose, avec un métier évident, son personnage trouble et intériorisé. Robert de Niro est et reste un acteur unique. Il a porté quantité de rôles à des niveaux qu'aucun de ses contemporains n'auraient même rêver atteindre. La déconsidération dont il est aujourd'hui l'objet n'est qu'un ingrat et déplaisant effet de mode. Il prouve pourtant, encore une fois, que son registre est un peu étroit. Comme dans le médiocre Godsend, on ne le sent pas particulièrement à l'aise dans ce personnage complexe et ambigu qu'est David Callaway. Cela fait d'ailleurs déjà presque dix ans que l'acteur ne joue plus dans sa "catégorie". Nous sommes nombreux à attendre ton retour, Bob !
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*accompagné, dans la foulée, d'un petit clin d'œil à Rear Window.

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