"... Et le Destin ne m'aurait pas fait cela."
Comme The Avengers, Columbo, Mission: Impossible, The Prisoner et quelques autres, Magnum
appartient à cette catégorie de séries que je qualifie de
"jubilatoire", souvent pour des raisons bien différentes. Bien sûr, ses
épisodes sont inégaux, certains d'entre eux sont même, parfois,
anecdotiques. Mais il provoque un plaisir simple, souligné par le
sourire se dessinant, assez systématiquement, sur le visage de ses
fidèles (télé)spectateurs. Car, disons le d'emblée, Magnum
dispose d'un capital de sympathie spontané lié à l'intelligente
alchimie des personnages qu'il met en scène et à sa tonalité générale
plutôt bon enfant.
La toute première mission confiée à Thomas Sullivan Magnum III (Sullivan étant le nom de la mère du héros) était de remplacer le personnage principal d'une autre et très longue série diffusée sur le réseau CBS, Steve MacGarett de Hawaii Five-O. La chaîne avait, en effet, dès 1980, chargé Glen Larson (Knight Rider) de mettre au point un projet qui aurait également pour cadre les îles Hawaii. Larson, avec l'aide de son collaborateur sur Battlestar Galactica, Donald Bellisario (Airwolf, Quantum Leap),
donne naissance à ce détective privé, ancien officier combattant au
Viêt-nam et membre des services secrets de la marine américaine, dans la
lignée du Jim Rockford, alias James Garner, de la série du réseau concurrent NBC, The Rockford Files, qui, curieusement, s'interrompt... également en 1980 !
Tom Selleck est le premier choix des producteurs. Et leur dernier... ce qui empêchera l'acteur d'incarner le personnage d'Indana Jones dans la trilogie (peut-être, bientôt, tétralogie !) de Steven Spielberg
et, probablement, de connaître une carrière plus significative. Qui
mieux que lui pouvait être cet enquêteur décontracté et flegmatique,
faillible mais persévérant et, surtout, ayant le sens de l'humour. Il
est, en effet, l'un des rares héros, depuis le muet, à pouvoir regarder
la caméra. Et commenter, en voix off, ses propres péripéties et
mésaventures. Magnum est flanqué de deux "amis", anciens compagnons d'armes, Theodore 'T.C.' Calvin (Roger E. Mosley), pilote d'hélicoptère, version moderne de la cavalerie des western, et Orville 'Rick' Wright (Larry Manetti), gérant de club et "petite main" dans les enquêtes du privé.
Mais l'idée de génie, celle qui donne son cachet à la série, c'est la création de Jonathan Quayle Higgins III (John Hillerman), ancien officier de l'armée britannique, grand majordome de l'invisible Robin Masters, le romancier propriétaire de la splendide résidence sur la plage d'Aloha, et parfait contrepoint de Magnum.
Le jeu entre ces deux personnages contrastés, leurs querelles
permanentes nourries par les règles, concessions et compromis à
géométrie variable concluent entre eux, apporte ce supplément d'intérêt
qui enrichissent beaucoup les intrigues et dialogues. Sans oublier les gimmick et accessoires que sont les deux dobermans, Zeus et Apollo, presque toujours hostiles à Magnum et la fameuse Ferrari rouge immatriculée "Robin 1". Magnum repose donc sur un "trépied" (l'assise la plus stable)
constitué de la comédie, du film policier et, par des flash back
sporadiques au Viêt-nam, du film de guerre. Enfin, le doublage de Francis Lax pour la version française a, indéniablement, contribué pour partie au succès de la série.
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