mardi 1 février 2005

King Solomon's Mines (allan quatermain et la pierre des ancêtres)


"La foi ?"

La première adaptation (muette) du roman de l'écrivain britannique H. Rider Haggard date de 1919. Depuis, Cedric Hardwicke, Stewart Granger, le méconnu John Colicos et Richard Chamberlain à deux reprises, ont successivement tenu le rôle d'Allan Quatermain. La version de Steve Boyum en deux épisodes (de quatre vingt-cinq minutes chacun) n'est pas la moins convaincante, comme aurait pu le faire craindre son récent Timecop: The Berlin Decision. Elle fait oublier les navrantes productions de J. Lee Thompson et Gary Nelson de la fin des années 1980 qui tentaient, comme Romancing the Stone et sa suite, de profiter du mouvement initié par Raiders of the Lost Ark au début de la décennie. King Solomon's Mines, diffusé en décembre dernier sur M6, a su prendre, librement adapter et correctement restituer le meilleur de l'ouvrage paru en 1885.
Le "grand chasseur blanc" Allan Quatermain (Patrick Swayze) quitte l'Afrique pour l'Angleterre après douze ans de conduite de safari organisés pour de riches occidentaux. Dans le même temps, le professeur Samuel Maitland (John Standing), un archéologue d'Oxford à la recherches des mines du roi Salomon, est enlevé par des hommes de Twala, le roi des Kuakuani. Celui-ci cherche à entrer en possession de la Pierre des ancêtres, cachée avec le fabuleux trésor du roi hébreux, capable de lui donner un pouvoir absolu sur tout le continent. Mais Maitland a envoyé la carte du trésor à sa fille à Londres peu avant son rapt. Twala exige, condition à la libération du professeur, que celle-ci se présente avec le précieux document dans un lieu nommé Sitandra's Kraal. Sur les conseils de son père, Elizabeth Maitland (Alison Doody) engage Allan Quatermain pour lui servir de guide et de protecteur dans le périlleux voyage qu'elle est décidée, coûte que coûte, à entreprendre. Elle et Quatermain ne savent pas encore que la mission de Maitland était financée par le tsar de Russie et que des hommes de ce dernier sont également sur la piste du professeur et du trésor. Peu après le départ du groupe constitué par Quatermain, celui-ci constate qu'un digne et mystérieux africain les suit.
Tous les "ingrédients" narratifs susceptibles de donner un bon film (aventure, mythe archéologique, mystère, exotisme, romance) étaient réunis pour produire ce King Solomon's Mines et la réalisation ne les a pas négligés. L'objectif était, rappelons le, de proposer un spectacle télévisuel familial et le film l'atteint parfaitement, sans mièvrerie ni concession. Le seul regret que l'on puisse formuler concerne la partie finale, rapidement expédiée et n'évitant pas, en outre, l'inutile mélodrame. Malgré la longueur totale du métrage, le film peut être vu dans son intégralité grâce à un rythme soutenu, aux intrigues secondaires et aux multiples rebondissements. La qualité de la photographie est également un de ses atouts principaux. Tourné en Afrique du sud, King Solomon's Mines est esthétiquement très réussi. Sur le plan de l'interprétation, si l'on est, a priori, surpris par la présence Patrick Swayze, un américain de surcroît, l'acteur cinquantenaire se révèle très à son aise et efficace dans le costume du célèbre aventurier. Il donne beaucoup de fragilité intérieure et d'humanité à son personnage, souvent caricatural sous d'autres traits. Alison Doody, que se "partageaient" Indiana et Henry Jones dans Indiana Jones and the Last Crusade, incarne une héroïne, absente du livre, au moins aussi belle et convaincante que l'autre Elizabeth, Curtis celle-là et à la recherche de son mari, interprétée par l'illustre Deborah Kerr dans la version de 1950. Le reste de la distribution est également solide, avec une mention spéciale pour Sidede Onyulo, lequel tenait un rôle significatif dans le récent et très bon Nirgendwo in Afrika de la réalisatrice allemande Caroline Link et que l'on devrait retrouver dans le prochain Fernando Meirelles, The Constant Gardener.

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