lundi 1 septembre 2008

The Sign of the Cross (le signe de la croix)


"Une chanson d'amour est plus fort qu'un chant fanatique."

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Troisième et actuelle dernière adaptation* de la pièce tardive (1895) de l'acteur et dramaturge britannique Wilson Barrett, The Sign of the Cross offre à Cecil B. DeMille l'occasion de renouer avec la Paramount après trois films réalisés pour la Metro-Goldwyn-Mayer. Envisagé dès 1929, au moment où le prestige du cinéaste connaît un fléchissement à Hollywood, ce récit évangélique entre finalement en production en juillet 1932 avec Fredric March, récent interprète principal du Dr. Jekyll and Mr. Hyde de Rouben Mamoulian, et Elissa Landi, partenaire de Lionel Barrymore et Laurence Olivier dans le drame de Raoul Walsh The Yellow Ticket, en têtes d'affiche.
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Depuis le grand incendie de Rome en juillet 64, imputé par Néron aux chrétiens, ceux-ci sont recherchés et mis à mort dans les cellules ou les arènes de l'empire. Venu de Terre Sainte porter la parole du Christ à la demande de Paul, Titus se dévoile à Favius Fontellus, vieil homme qui partage sa foi. Ils sont bientôt appréhendés par deux chasseurs de récompense sous les yeux de Mercia, la filleule de Favius, et menacés de lynchage par la foule. L'arrivée du préfet de Rome, Marcus Superbus, et de sa troupe assure le retour au calme. Charmé par la beauté de Mercia et bien décidé à la séduire, le haut magistrat favorise la délivrance des deux prisonniers.
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Indirectement mais étroitement inspirée du roman "Quo Vadis?" du "Prix Nobel" de littérature Henryk Sienkiewicz, la superproduction de Cecil B. DeMille ne peut raisonnablement être comparée à celle de Mervyn LeRoy, sortie près de vingt ans plus tard. Pourtant, une fois le côté "folklorique" des reconstitutions hollywoodiennes situées dans l'Antiquité escamoté, ce drame confessionnelo-romantique (en deux parties et un entracte) exhale certains charmes intimement liés au sentimentalisme exacerbé et à la naturelle naïveté du scénario. Partiellement amputé en raison du Production Code (ou Hayes Code) en vigueur depuis 1934 et agrémenté d'un prologue contemporain au moment de sa reprise en 1944, The Sign of the Cross flirte en permanence, mais sans la montrer, avec l'impudeur et la férocité. Le faible emploi relatif de Claudette Colbert et de Charles Laughton, recruté précocement par DeMille lors d'une tentative de financement du film en Grande-Bretagne, laisse à coup sûr quelques motifs de regret.
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*après deux versions muettes, celle courte de William Haggar en 1904 suivie, dix ans plus tard, par celle réalisée par Frederick A. Thomson pour Famous Players Film.

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