Dans la vie

Jeune infirmière toulonnaise, Sélima est engagée par Elie, un médecin de confession juive, pour pratiquer les soins quotidiens à Esther, sa mère paraplégique. Bien que de religions a priori divergentes, un antagonisme ravivé par l'actualité au Proche-Orient, la veuve à l'humeur changeante ressent rapidement à l'égard de sa visiteuse, célibataire et musulmane non observante, une affection presque maternelle. Lorsque Esther décide de renvoyer la personne chargée de lui tenir compagnie dans la journée, Sélima propose les services de sa mère Halima, née comme celle-là en Algérie. Intéressée par ce poste, susceptible de lui permettre d'accomplir son pèlerinage à la Mecque, cette dernière réussit à obtenir l'accord de son époux pour l'accepter.

Après avoir longtemps sondé les cœurs et les esprits des adolescent(e)s, une série récemment infléchie par un drame à consonance historique, Philippe Faucon nous propose une courte (1h10) et bien sympathique chronique où des aînés tiennent les premiers rôles. La tolérance figure au centre de cette comédie légèrement dramatique dans laquelle les protagonistes privilégient les motifs d'union plutôt que les sources de division. Même si son scénario se complaît dans une certaine ingénuité intellectuelle, Dans la vie ne manque pas de sincérité et d'humanité, des arguments assez rares au cinéma (et ailleurs !) actuellement. La simplicité de la réalisation et le naturel (parfois agaçant en raison de dialogues trop souvent récités) des acteurs non professionnels sont à mettre au crédit de ce film de femmes, "Mention spéciale" du dernier Festival du film d'amour de Mons (Belgique), manifestation qui a également récompensé ses trois interprètes principales.