Depuis
la fin du siècle dernier, les séries télévisées étasuniennes explorent
l'étrange et le surnaturel. L'une des premières d'entre elles fut Buffy the Vampire Slayer, gros succès diffusé pendant sept saisons pourtant issue d'un médiocre long métrage réalisé en 1992 par Fran Rubel Kuzui pour la Fox. Une veine où se sont ensuite nourris (ou plantés !) Dark Angel, le surprenant Dead Like Me ou encore Tru Calling*.
Destinées principalement à un public jeune et surtout féminin, ces
séries permettaient aux genres horrifique et fantastique de sortir
quelque peu de leur habituel et restreint espace réservé. Imaginé par Eric Kripke (à l'origine du Boogeyman de Stephen Kay) et promu par McG, Supernatural
s'inscrit dans la longue lignée des récits de chasseurs de créatures
occultes en nous narrant les aventures de descendants du légendaire Van Helsing qui auraient diversifié, si l'on peut dire, leur fond de commerce. Diffusé à partir de septembre 2005 et le pilote réalisé par David Nutter (The X Files, Roswel) par les réseaux WB puis CW Television, Supernatural a entamé, le 18 septembre dernier, sa quatrième saison.
Vingt-deux ans auparavant, Sam et Dean Winchester sont témoins du meurtre surnaturel de leur mère. Elevés dès ce jour par leur père John Winchester, ils sont entraînés par celui-ci à l'aider à combattre les forces de l'au-delà jusqu'au jour où Sam décide de vivre une vie normale et s'éloigne de sa famille. Quatre années plus tard, Dean vient demander l'aide à son frère cadet ; leur père a en effet disparu. Sam refuse de l'accompagner, notamment parce qu'il ne veut pas abandonner sa petite-amie Jessica. Mais cette dernière est tuée dans des circonstances analogues au décès de leur mère. Sam accepte alors de partir et les deux frères entament leurs recherches pour retrouver John.
Pas de parapsychologie comme chez le trio vedette du triptyque Ghost Busters et nettement moins d'humour dans Supernatural mais une juste répartition des rôles entre les frères Winchester. A Dean le muscle et le charme, Sam utilisant quant à lui ses dons de médium et autres facultés intellectuelles. Avec ces deux jeunes héros modernes, la série d'Eric Kripke revisitent les vieux mythes qui ont fait les belles heures du cinéma de genre (démons, vampires, loups-garou, fantômes et autres esprits frappeurs). La production a, pour cela, la bonne idée de planter le décor de ses épisodes dans des sites reculés des Etats-Unis (en réalité tournés dans la canadienne Colombie britannique)
et de ne pas multiplier inutilement le recours aux effets spéciaux. Ce
qui ne nuit absolument pas à son efficacité, bien au contraire. Le duo
texan constitué de Jared Padalecki (Gilmore Girls, House of Wax) et Jensen Ackles (Smallville, Devour)
fonctionne plutôt bien. Leur prestation, sans être trop stéréotypée, se
montrant néanmoins plus convaincante dans l'action que dans
l'expression du malaise qui habite chacun des deux frères. Un aspect
partiellement compensé par le jeu plus nuancé de Jeffrey Dean Morgan dont le personnage disparaît trop tôt.
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*liste à laquelle on pourrait aussi ajouter Joan of Arcadia et Wonderfalls.
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