lundi 29 septembre 2008

The Island of Dr. Moreau (l'île du docteur moreau)


"What, in the name of God, are you doing here?"

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Publié en 1896*, "The Island of Doctor Moreau" devait posséder une résonance singulière dans l'œuvre de l'ancien élève en biologie (en particulier d'un cours d'anatomie comparée professé par l'évolutionniste Thomas Henry Huxley, grand-père de l'écrivain) Herbert George Wells. Cette fiction contemporaine et scienti-fantastique, aux thématiques encore assez actuelles, inspira pourtant cinq productions étasuniennes** en majorité plutôt quelconques. L'adaptation signée par le duo Al Ramrus-John Herman Shaner, à l'origine l'année suivante du Goin' South de Jack Nicholson, échappe lui de justesse aux griffes du jugement public et critique. La mutation de ce roman en film serait-il "congénitalement" impossible ?
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Fin du XIXe siècle. Epuisés par dix-sept jours et nuits passés à bord d'une chaloupe, Andrew Braddock et Charlie, seuls rescapés du naufrage du "Lady Vain", accoste sur une terre sauvage et inconnue. Alors que son compagnon d'infortune est parti chercher de l'eau, Charlie est capturé par deux créatures. En tentant d'échapper à une silhouette qu'il croit menaçante, Braddock tombe peu après dans un piège au pied d'une palissade. Lorsqu'il sort enfin de son long évanouissement, l'officier mécanicien trouve à son chevet un individu appelé Montgomery, bientôt suivi par le dr Moreau, le propriétaire installé sur l'île depuis onze ans.
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Avant le dîner, Braddock fait la connaissance de Maria, la jeune et jolie protégée du biologiste très tôt critiqué par l'académie de médecine et ses collègues pour ses recherches sur la croissance cellulaire. Le lendemain, en tentant de rattraper le jeune guépard de Maria, Braddock aperçoit M'Ling, le domestique au visage grossier, s'abreuvant à un ruisseau comme le font les animaux. Après avoir une nouvelle fois été poursuivi dans la forêt, Braddock profite de l'absence de Moreau et Montgomery pour pénétrer dans le bâtiment qui fait face à la résidence. Derrière une première salle abritant des animaux sauvages en cages, le marin britannique découvre le laboratoire du maître des lieux.
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Comparée à la version la plus récente placée, par défaut, sous la conduite de John Frankenheimer, celle de Don Taylor, bien que dotée d'un budget près de sept fois inférieur, pourrait passer pour un très bon film. En réalité, The Island of Dr. Moreau se montre faiblement inspiré, un peu poussif et sans éclat, même en faisant abstraction de la modeste qualité des effets visuels. Les ressorts à la fois dramatiques et éthiques (rôle et étendue de la science, animalité et humanité...) sur lesquels repose le scénario ne parviennent pas à propulser ce récit au niveau attendu. Et le casting, réunissant notamment pour la première et unique fois Burt Lancaster et Michael York, ainsi que l'à-peine décorative Barbara Carrera dans l'un de ses premiers rôles "significatifs", peine à convaincre vraiment. Des têtes d'affiches qui ne réussissent en tous cas pas à faire oublier celles de l'adaptation réalisée par Erle C. Kenton : Charles Laughton, Richard Arlen et la blonde Leila Hyams. Ce sont d'ailleurs les apparitions de Nigel Davenport que Lancaster retrouvera peu après dans Zulu Dawn ou de Richard Basehart, presque méconnaissable sous son masque dans un rôle tenu avant lui par Bela Lugosi, qui apportent en définitive du relief à ce "sauvage" mais peu mordant collectif.
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*c'est à dire à un an d'intervalle entre "The Time Machine" et "The Invisible Man".

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