Alors
qu'en France, le troisième gouvernement socialiste de Pierre Mauroy
fait prendre au pays le "tournant de la rigueur", lance un plan de
modernisation de la sidérurgie et ferme ou reconvertit les mines de
charbon, la conservatrice Margaret Thatcher choisit Ian MacGregor pour
prendre la tête du National Coal Board. L'Ecossais naturalisé étasunien
veut appliquer au secteur minier le traitement qu'il a opéré dans la
sidérurgie : réduire les effectifs et fermer les puits déficitaires. Les
accords conclus après les grèves de 1972 et 1974 sont dénoncés et un
programme de fermeture de vingt sites dans le Nord de l'Angleterre et au
pays de Galles est envisagé, devant se traduire par vingt mille
licenciements indemnisés.
En mars 1984, les ouvriers du Yorkshire sont les premiers à cesser le
travail et à manifester contre ces décisions, mouvement bientôt étendu
au niveau national à l'initiative d'Arthur Scargill, le président du
National Union of Mineworkers. Profitant de l'absence d'un vote pour
organiser cette action, M. Thatcher n'hésite pas, deux ans à peine après
la fin de la guerre des Malouines, à qualifier les grévistes d'"ennemis
de l'intérieur". Le 29 mai, cinq mille piquets de grève affrontent les
forces de police à Orgreave.
Cinéaste engagé,
Ken Loach
relate à chaud ces événements déterminants en donnant la parole aux
acteurs anonymes du mouvement ouvrier le plus long de l'histoire du
Royaume-Uni mais voué à l'échec. La première partie de ce documentaire,
sous-titré "Songs, poems and experiences of the Miners' Strike, 1984",
souligne les difficultés auxquels les hommes et les femmes concernés
par ce conflit sont confrontés. Outre les témoignages directs formulés
en réunion, la plupart d'entre eux choisissent donc de s'exprimer en
chansons ou en poésie. La seconde partie s'intéresse au rôle très
répressif tenu par la police, notamment à Armthrope et Easington fin
août 1984.
(durée : 52'20)
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