Le
talent d'un réalisateur se reconnaît aussi à sa capacité à aborder
plusieurs genres cinématographiques. Quatre ans après l'alerte comédie
carcérale et musicale Lucky Break, le Britannique Peter Cattaneo adapte "Pobby & Dingan", le roman à succès paru en 2000 de son compatriote Ben Rice. Classique par la forme et les sentiments, Opal Dream n'en demeure pas moins un film intelligent, touchant et attachant qui, malgré le "Grand prix" décerné par le jury 2006 du Festival du film d'aventures de Valenciennes présidé par Christian Vincent, n'a malheureusement pas rencontré son public en salles.
Les Williamson sont installés depuis un an à Coober Pedy. Rex,
le père de famille, est venu tenter sa chance en cherchant de l'opale
dans le sous-sol de cette petite ville de l'outback désertique du sud de
l'Australie. Son épouse anglaise, Annie, est caissière au supermarché. Leur fils aîné Ashmol, lorsqu'il n'est pas à l'école, parcourt les environs sur sa bicyclette pendant que sa jeune sœur KellyAnne joue avec ses deux amis imaginaires friands de sucettes, Pobby et Dingan, lesquels ont droit à leurs couverts à la table familiale. Les modestes ressources des Williamson ne permettent pas de partir en vacances.
Rex continue d'exploiter son infructueux filon ; un matin, il propose à sa fille d'emmener avec lui l'unijambiste Pobby et la belle Dingan. A son retour, KellyAnne ne les trouvant pas dans le véhicule, insiste auprès de son père pour qu'il retourne en pleine nuit les chercher. Accompagné d'Ashmol, Rex descend dans un puits de la parcelle de Sid Frazer voisine de la sienne. Surpris par celui-ci, il est accusé d'intention de vol et emmené au poste de police. Pobby et Dingan restant introuvables et l'hostilité à l'égard de sa famille devenant manifeste, l'état de santé de KellyAnne se dégrade rapidement.
Opal Dream est vraiment un joli petit film, original et sensible. Peter Cattaneo joue formidablement bien du contraste entre l'aridité, quasi lunaire, des paysages (et des cœurs)
et l'amour et la tendresse des parents de la fillette de neuf ans. Il a
aussi l'intelligence de faire appel à l'imagination du spectateur, ce
qui lui permet également de maintenir le doute sur la réalité des
personnages qui donnaient leur nom au roman. Cet imaginaire dont la
place est évidemment au centre de ce récit peuplé de rêveurs, enfants
comme prospecteurs, finement interprétés.
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