"Si tu ne le comprends pas, moi non plus."
Sorti la même année que le moderne et urbain Kawaita hana, Ansatsu s'inspire de l'ouvrage de Ryotaro Shiba, "Kimyonari Hachiro", également auteur du roman à succès "Ryoma ga Yuku" situé dans le même contexte historique et tous deux fondés sur des événements réels. A la fois jidai et ken-geki, ce film confirme l'attirance de Masahiro Shinoda pour les trames narratives complexes et son talent de mise en scène qui rappelle parfois celui de son aîné Masaki Kobayashi.
Janvier 1863. Ministre du shogunat Tokugawa, Itakura décide, sur le conseil du seigneur Matsudaïra, de relaxer Kiyokawa Hachiro. Condamné pour le meurtre du policier Kakichi,
ce samouraï d'origine paysanne pourrait en effet servir les intérêts du
pouvoir. Dans cette période troublée où l'empire est menacé par des
armées occidentales, Matsudaïra espère voir ce loyaliste
utiliser son charisme et ses arts martiaux pour former et diriger une
brigade constituée de ronins et destinée à combattre ses anciens amis,
des patriotes opposés au shogun en place. Mais, prudent, Matsudaïra confie au maître d'armes Sasaki Tadasaburo la mission de se tenir prêt à éliminer cet énigmatique mercenaire.
Prenant pour décor la fin de l'ère féodale Edo, cinq ans avant la restauration Meiji, Ansatsu relate à travers l'équivoque Kiyokawa Hachiro la dualité du pouvoir, les prémices de la formation du Shinsen Gumi
et l'atmosphère d'intrigues et de duplicité politiques de cette période
autarcique moribonde. Mais le scénario, composé de multiples récits
individuels en flash-back, cherche avant tout à cerner progressivement
la personnalité et les convictions réelles du personnage central
interprété par Tetsuro Tamba (à l'affiche, comme Shima Iwashita, Mme Shinoda, du récent Seppuku).
Le classicisme, quelques fois presque théâtral, de la réalisation
s'accompagne d'une savante habileté et originalité dans certaines scènes
comme par exemple celle de l'exécution de Teradaya.
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