"La fin d'un monde."
Le 11 novembre dernier, il ne restait plus que six Poilus de l'armée française ayant combattu pendant la Grande guerre. Parmi les sept anciens soldats, tous centenaires, participant au film de Jean-Charles Deniau,
cinq sont déjà décédés. C'est donc la quasi totalité de la mémoire
vivante de cette période qui a aujourd'hui disparu. Cette situation rend
d'autant plus nécessaire l'existence de documentaires tels que Les Derniers poilus.
Pourquoi accorder, si l'on n'est pas historien ou passionné de campagnes
militaires, un quelconque intérêt à un conflit vieux de quatre-vingt
dix ans ? Parce que la Première Guerre mondiale, celle qui devait être "La Der des ders",
a marqué, avec une brutalité inouïe, un changement d'époque, d'ère
pourrait-on dire si l'on ne craignait pas de paraître pompeux. Et aussi
et surtout parce qu'elle a nourrit, très largement, la dramaturgie
humaine de notre civilisation.
Illustrés
par des images d'archives, les récits, expériences et anecdotes de
Claude-Marie Boucaud, Albert Thibault, Charles Binet, Ferdinand Gilson,
André Debry, Albert Piton et Lazare Ponticelli sont, de ce point de vue,
inestimables. Le plus surprenant chez ces survivants d'une guerre
particulièrement rude, pénible, est la verdeur et la vivacité de leur
propos. Mutilés ou blessés, actifs ou prisonniers, ils apportent un
éclairage unique, percutant sur l'ennemi d'alors devenu allié fraternel
et sur des événements que la plupart d'entre nous ont du mal à seulement
imaginer.
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