"- La cruauté ne vous sied pas.
- Ni la fausse modestie."
Que reste-t-il du Bruce Beresford des années 1980, celui des Tender Mercies, avec un étonnant Robert Duvall, ou du multi-oscarisé Driving Miss Daisy ? Le réalisateur australien, après un thriller à peu près convenable, dirigeait en 2000, avec Bride of the Wind, ce qui ressemble fort à un film de commande. Correctement doté sur le plan financier (12M$) et tourné sur les lieux mêmes des faits, cette biographie de la jeune épouse du compositeur Gustav Mahler,
digne continuatrice d'une Lou Andréas-Salomé, ressemble pourtant
davantage à un correct téléfilm qu'à une ambitieuse production
cinématographique. Faiblement diffusé en salles (le film a attendu près de trois ans pour être à l'affiche en France), Bride of the Wind ne voit se déchaîner les passions qu'à l'écran... et encore !
Dix-sept ans de la vie d'Alma Schindler devenue Mahler
après son mariage, le 9 mars 1902, avec le célèbre musicien d'origine
tchèque et directeur de l'Opéra de Vienne, rencontré au cours d'un dîner
chez Bertha Zuckerkandl. Mais cette union contrarie la vocation de pianiste et de compositrice de la fille du peintre paysagiste Emil Jacob Schindler. Lorsque Maria, leur fille aînée, meurt à l'âge de cinq ans, le couple se fragilise davantage. Au cours d'une cure thermale, Alma rencontre et devient la maîtresse de l'architecte Walter Gropius. Puis, après le décès de son mari, elle entretient une liaison orageuse avec le peintre et dramaturge Oskar Kokoschkas avant d'épouser successivement Gropius et l'écrivain Franz Werfel.
Ne cherchez pas les points communs entre ce Bride of the Wind et l'ébouriffant Mahler de Ken Russell.
En dehors de certains personnages, il n'y en a point. Pourtant
l'époque, celle artistiquement riche de Vienne du début du XXe siècle et
de sa fameuse "Ecole", souvent symbolisée par les œuvres de Klimt, et la vie de l'égérie de Gustav Mahler
aurait pu donner lieu à une longue épopée, voire à une saga, comme on
savait les produire dans les années 1950 et 1960. Pas déplaisant, le
film de Beresford n'est pourtant qu'une simple évocation, (trop ?!)
joliment mise en scène, centré sur le personnage central, délaissant
donc un peu les autres, et se contentant de passer très rapidement en
revue les principaux événements de la période en question. Si Jonathan Pryce est à peu près crédible en Gustav Mahler, Sarah Wynter ne convainc pas tout à fait dans le rôle d'Alma tandis que, dans le rôle de Gropius, l'impassible Simon Verhoeven fait mine de ressusciter, avec nettement moins de talent, l'acteur viennois Anton Walbrook (The Red Shoes).
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