"Je n'ai pas dit qu'on s'amuserait."
On ne peut pas raisonnablement affirmer que la carrière de Robert Harmon ait connu, depuis The Hitcher,
une trajectoire parfaitement ascendante, bien au contraire. Près de
vingt ans après son surestimé premier long métrage, manifestement
inspiré du Hitch-Hiker d'Ida Lupino, le réalisateur boucle à nouveau sa ceinture et reprend la route du road thriller movie. Dans une veine proche, quoique moins fantastique, de celle de The Car*, Highwaymen roule sur les sentiers éculés de la revanche et de l'opposition entre la Bête et le Chasseur, transposée, encore une fois, dans l'univers mécanique. Sans oublier, bien sûr, la présence d'une Belle destinée à relever, au choix, la sauce ou la température et d'un Maladroit
héroïque. Ce choix thématique n'est pas surprenant puisque les auteurs
du scénario ne sont autres que les spécialistes en reptiles, Craig Mitchell et Hans Bauer, les "géniteurs" du fameux (sic !) dragon Komodo.
James 'Rennie' Cray
a perdu son épouse sur les belles et désertiques routes du Middlewest,
délibérément heurtée par un mystérieux chauffard. Cinq ans plus tard, Rennie, devenu un conducteur hors pair, n'a toujours qu'un seul objectif : trouver et éliminer celui qu'il a identifié comme étant James Fargo,
en apparence un agent d'assurance quelconque, mais doublé d'un serial
killer psychopathe. Il est mis sur la trace de sa proie par un
dramatique accident survenu dans un tunnel. Une jeune femme célibataire,
Molly Poole, déjà traumatisée par un accident de voiture dans
sa jeunesse, en est la seule rescapée, devenant ainsi la prochaine
victime du tueur fou. Rennie va tenter de protéger Molly tout en l'utilisant pour attirer Fargo. Dans le même temps, Will Macklin, un policier chargé des accidents de la circulation et peu habitué à l'action, enquête sur l'accident du tunnel.
Concis (80 minutes), basique au bon sens du terme, joliment photographié par René Ohashi (déjà présent sur They), Highwaymen,
sans posséder une ambition démesurée, est un film efficace. Les
psychologies n'ont, volontairement, pas le temps d'être développées, la
violence, au moins visuelle, est contenue et les cascades ne doivent
rien aux effets spéciaux numériques. Sans être passionnant, la dernière
réalisation pour le cinéma de Robert Harmon
est un film de genre de bon aloi, réalisé "à l'ancienne", laissant la
primauté à l'action au détriment d'une certaine intelligence du scénario
et de la qualité des dialogues. Enfin, les acteurs assument,
apparemment sans état d'âme, la primarité de leur personnage et rôle, en
particulier Frankie Faison, décidément un habitué des thrillers et des serial killers.
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*sauf que, pour les amateurs, c'est une Cadillac El Dorado 1972 qui prend la place de la Lincoln Mark III du film d'Elliot Silverstein.
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