"... les étoiles du Bouvier et de la Tisserande."
Surtout connu pour sa saga en six épisodes Xi you ji (Le Roi-singe), Ho Meng-Hwa constitue, sur le plan cinématographique, une synthèse de ses collègues de la Shaw Brothers, Chang Cheh et King Hu.
Au premier, il emprunte la fulgurance, une certaine recherche visuelle
et le goût pour les paysages naturels ; avec second, il partage le soin
esthétique, la qualité photographique et la capacité à mettre en scène
des actrices. Avec Cheng Pei-pei, dans son dernier wu xia pian, après sept années passées au sein de la Shaw Brothers, et la jeune Shih Szu, pour laquelle il s'agit du premier film, Zhong kui niang zi est un magnifique contrepoint au Hsia yu-yen de Chang Cheh, sorti la même année, et un témoignage de la transmission artistique, dont s'inspire le scénario, opérée entre les deux femmes.
Demoiselle Cui-ping rend visite à son oncle, maître Wang, le responsable d'une compagnie prospère de Dongan. Elle y rencontre Chang-chun, un employé dont elle tombe rapidement amoureuse, et demoiselle Neng, une servante. Cui est à la recherche, depuis trois ans, de Yu-shuang dite la Chasseresse, une experte en arts martiaux dont elle voudrait devenir l'élève. Son objectif ultime est de combattre et défaire Diamant noir, un redoutable criminel à la tête du premier clan du monde des arts martiaux.
En enquêtant sur un mystérieux commerce de talismans prétendument
destinés à éloigner des fantômes meurtriers qui sévissent à Baijiang, Cui devient la cible des hommes du clan. Yu-shuang, cachée sous l'anonymat de Neng parce que blessée à la hanche par Diamant noir, et Chang viennent à son secours. Cette rencontre forcée va permettre à Cui de vaincre la résistance de Yu-shuang
et devenir sa disciple. Les deux femmes poursuivent, en effet, le même
but. Mais elles partagent, également, les mêmes sentiments à l'égard de Chang.
Très joli film, classique mais parfois insolite, que ce Zhong kui niang zi.
De belles ambiances, avec quelques incursions dans le fantastique
proche de l'horrifique, et, notamment, une remarquable gestion de la
lumière, un équilibre harmonieux entre action et intrigue
psycho-sentimentale, une chorégraphie des combats efficace et de solides
solides. Que demander de plus ? Comme son concurrent Hsia yu-yen, les trucages (en particulier ceux de la scène du pont) sont un peu grossiers mais qu'importe ! On prend un réel plaisir à retrouver Cheng Pei-pei dans un rôle digne de cette formidable actrice et découvrir l'inexpérimentée mais déjà sure et souriante Shih Szu. Le vrai Retour de l'Hirondelle d'or aurait pu, moyennant quelques retouches au scénario, être, en définitive, le film de Ho Meng-Hwa. Quoiqu'il en soit, on a surtout hâte de voir les autres œuvres de "Monsieur sympathique" (le surnom du réalisateur) être éditées en vidéo dans nos contrées occidentales. A bon entendeur !
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