Le premier film américain du metteur en scène britannique Nick Hamm ne restera pas, de toutes évidences, dans les annales. L'ancien directeur de la Royal Shakespeare Company réussit même à faire moins bien que son précédent film, The Hole,
intéressant par certains aspects mais déjà globalement décevant.
Exploitant l'actualité du thème du clonage, mis en vedette, en 1997, par
la fameuse brebis Dolly et auquel les déclarations d'un médecin italien
et d'une secte ont donné une connotation sulfureuse, Godsend
n'atteint aucun de ses objectifs. Il ne parvient ni à convaincre le
spectateur par sa probable vraisemblance scientifique, ni à lui faire
vraiment peur. Le sort des personnages lui devient rapidement
indifférent et la tension est tout juste suffisamment forte pour
l'empêcher de s'endormir... pendant le visionnage.
Les Duncan forment une famille heureuse. Le père, Paul, professeur de biologie, n'est tracassé que par une éventuelle mutation. La mère, Jessie, photographe d'art, privilégie sa famille à son métier. Et Adam vit le bonheur simple d'un enfant de huit ans choyé par ses parents. Le lendemain de son anniversaire, Adam est accidentellement percuté par une voiture et meurt sous les yeux de sa mère. Immédiatement après les funérailles, Paul et Jessie sont abordés par un ancien professeur de celle-ci, le docteur Richard Wells, un génie de la génétique, qui leur propose de procéder au clonage de leur fils décédé. Paul réagit très négativement à cette offre alors que Jessie, qui ne peut probablement plus avoir d'enfant, aimerait retrouver son Adam
et son bonheur perdu. Ils finissent, même si cela suppose un
déménagement et un changement complet de vie, par accepter la
proposition du dr Wells. Après son huitième anniversaire, le nouvel Adam,
qui ne connaît rien de son prédécesseur, commence à avoir un
comportement inquiétant et à souffrir de troubles récurrents du sommeil.
Il sent, en particulier, planer une sérieuse menace sur sa famille. Qui
est cet Adam et quel est la nature de ce lien étrange qu'il semble avoir avec le dr Wells ?
Sorti en France quelques semaines après le médiocre A ton image qui fonctionnait sur la même idée de départ, Godsend échoue principalement en raison de la faiblesse de son scénario, signé Mark Bomback, auquel on devait déjà celui du pitoyable The Night Caller. Croisement douteux entre The Omen et The Sixth Sense, le film de Nick Hamm
semble, en permanence, ne pas avoir de ligne directrice, oscillant, par
ailleurs, entre le thriller pur, le fantastique et le film d'horreur soft.
Quelques preuves de cette errance narrative sont mises en évidence par
la presque totale vacuité des prestations des acteurs principaux, par
les nombreuses contradictions du script, et par l'écriture de multiples
scènes finales, tournées pour la plupart d'entre elles. Robert De Niro,
qui ne devait faire que de modestes apparitions dans le film, se
retrouve, contre son gré, crédité d'un rôle principal dont la cohérence
reste à trouver et qu'il n'assume qualitativement pas. On craint le pire
pour l'attendu Die Hard 4.0 dont le scénario a été confié à Bomback. Avec un peu de chance, celui-ci va réussir à muter John McClane en... Larry Gigli !
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