mercredi 9 mars 2005

Godsend (godsend : expérience interdite)


"Quoi qu'il fasse, il reste notre fils."

Le premier film américain du metteur en scène britannique Nick Hamm ne restera pas, de toutes évidences, dans les annales. L'ancien directeur de la Royal Shakespeare Company réussit même à faire moins bien que son précédent film, The Hole, intéressant par certains aspects mais déjà globalement décevant. Exploitant l'actualité du thème du clonage, mis en vedette, en 1997, par la fameuse brebis Dolly et auquel les déclarations d'un médecin italien et d'une secte ont donné une connotation sulfureuse, Godsend n'atteint aucun de ses objectifs. Il ne parvient ni à convaincre le spectateur par sa probable vraisemblance scientifique, ni à lui faire vraiment peur. Le sort des personnages lui devient rapidement indifférent et la tension est tout juste suffisamment forte pour l'empêcher de s'endormir... pendant le visionnage.
Les Duncan forment une famille heureuse. Le père, Paul, professeur de biologie, n'est tracassé que par une éventuelle mutation. La mère, Jessie, photographe d'art, privilégie sa famille à son métier. Et Adam vit le bonheur simple d'un enfant de huit ans choyé par ses parents. Le lendemain de son anniversaire, Adam est accidentellement percuté par une voiture et meurt sous les yeux de sa mère. Immédiatement après les funérailles, Paul et Jessie sont abordés par un ancien professeur de celle-ci, le docteur Richard Wells, un génie de la génétique, qui leur propose de procéder au clonage de leur fils décédé. Paul réagit très négativement à cette offre alors que Jessie, qui ne peut probablement plus avoir d'enfant, aimerait retrouver son Adam et son bonheur perdu. Ils finissent, même si cela suppose un déménagement et un changement complet de vie, par accepter la proposition du dr Wells. Après son huitième anniversaire, le nouvel Adam, qui ne connaît rien de son prédécesseur, commence à avoir un comportement inquiétant et à souffrir de troubles récurrents du sommeil. Il sent, en particulier, planer une sérieuse menace sur sa famille. Qui est cet Adam et quel est la nature de ce lien étrange qu'il semble avoir avec le dr Wells ?
Sorti en France quelques semaines après le médiocre A ton image qui fonctionnait sur la même idée de départ, Godsend échoue principalement en raison de la faiblesse de son scénario, signé Mark Bomback, auquel on devait déjà celui du pitoyable The Night Caller. Croisement douteux entre The Omen et The Sixth Sense, le film de Nick Hamm semble, en permanence, ne pas avoir de ligne directrice, oscillant, par ailleurs, entre le thriller pur, le fantastique et le film d'horreur soft. Quelques preuves de cette errance narrative sont mises en évidence par la presque totale vacuité des prestations des acteurs principaux, par les nombreuses contradictions du script, et par l'écriture de multiples scènes finales, tournées pour la plupart d'entre elles. Robert De Niro, qui ne devait faire que de modestes apparitions dans le film, se retrouve, contre son gré, crédité d'un rôle principal dont la cohérence reste à trouver et qu'il n'assume qualitativement pas. On craint le pire pour l'attendu Die Hard 4.0 dont le scénario a été confié à Bomback. Avec un peu de chance, celui-ci va réussir à muter John McClane en... Larry Gigli

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire