mercredi 15 août 2007

A Cock and Bull Story (tournage dans un jardin anglais)


"It's historical, but it's not hysterical."

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"Prolifique touche-à-tout", cette expression semble avoir été tout spécialement créée pour Michael Winterbottom. Le cinéaste britannique, récompensé en 2003 par un "Ours d'or" pour son docu-drama In This World, passe, en effet, sans vergogne "du coq à l'âne" avec la fécondité du lapin. Entre un porno-chic musical et un documentaire engagé (qui lui vaut un nouvel "Ours", d'argent celui-là), il relève le défi d'adapter une des œuvres majeures de la littérature britannique, "The Life and Opinions of Tristram Shandy, Gentleman" de Laurence Sterne paru en neuf volumes entre 1759 et 1967, notablement influencé par l'empiriste John Locke. A Cock and Bull Story, sélectionné au Festival de San Sebastián 2005 et candidat au "Prix Alexander Korda" 2006, est en réalité une pure comédie qui, comme l'œuvre qui l'a inspiré, multiplie volontiers les digressions.
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Steve Coogan et Rob Brydon partagent l'affiche d'une adaptation, libre et à petit budget, de la vie de Tristram Shandy réalisée par Mark. Le premier, qui tient le rôle principal ainsi que celui de son père, redoute de voir le second, interprète de Toby son oncle, lui ravir la vedette par sa présence à l'écran... et par sa taille. L'équipe de tournage est à la fois accaparée par la scène de la naissance du jeune Tristam et, si les producteurs le permettent, par celle de la bataille de Namur, reconstituée en miniature dans le parc par le capitaine Toby, au cours de laquelle celui-ci a été (intimement ?) blessé. Hors plateau, Coogan doit également composer avec sa jeune compagne Jenny, venue pour la soirée avec leur nourrisson, des modifications apportées au scénario et quelques autres situations inattendues.
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Les doctes amateurs de l'ouvrage de Laurence Sterne seront rassurés : sa réputation d'être inadaptable est préservée. A Cock and Bull Story ("une histoire sans queue ni tête") ne nous en livre que de fugitives bribes et, comme son titre l'exprime de manière très explicite et imagée, dans un désordre soigneusement respecté. La mise en abyme choisie par Michael Winterbottom mute assez rapidement en un making of du film puis en récit des mésaventures de Steve Coogan au cœur de ce vaste chantier en développement. Le plaisir au spectacle de ce divertissement est réel. L'humour des dialogues et des situations, d'inspiration souvent monty pythienne, font fréquemment mouche et les nombreuses références cinématographiques*, musicales notamment (, Barry Lyndon) flattent nos "papilles" de cinéphiles. Interprète de Tony Wilson (le journaliste, décédé le 10 août dernier, fait d'ailleurs ici une apparition) dans 24 Hour Party People, Coogan est, au milieu de cette ménagerie, comme un poisson dans l'eau aux côtés du Gallois Rob Brydon, avec lequel il a plusieurs fois tourné pour la télévision, lui aussi parfaitement à son affaire.
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*évidemment The Draughtsman's Contract, mais aussi The Godfather et beaucoup d'autres films sont cités ou suggérés.

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