"Tout nœud peut être dénoué."
Avec Huo Yuan Jia, Jet Li renoue un peu avec le contexte de Jing wu ying xiong. Même si l'acteur chinois y incarne un personnage différent, le film de Ronny Yu constitue en quelque sorte une prequel à celui de Gordon Chan. La figure réelle devenue légendaire de Huo Yuanjia (1867-1910), fondateur de la première école d'art martiaux chinoise moderne, le jingwu, avait déjà inspiré le célèbre Jing wu men de Bruce Lee puis une biographie fictionnelle dirigée par Yuen Woo-ping. Sans atteindre la qualité et le lyrisme de Wo hu cang long ou des œuvres comparables de Zhang Yimou*, Huo Yuan Jia, candidat aux prochains Hong Kong Film Awards, est un film d'arts martiaux convaincant, moins cependant lorsqu'il prétend délivrer un message humaniste.
Shanghai,
1910. Le déclin de la dynastie Qing s'accompagne de l'ingérence marquée
de puissances étrangères dans le pays. La Chine compte retrouver une
partie de sa fierté grâce au défi lancé par des occupants affairistes. Huo Yuanjia,
véritable héros national, doit y affronter successivement quatre
adversaires. Après avoir défait le boxeur anglais, le lancier allemand
et l'épéiste espagnol, Yuanjia va être opposé au budoka japonais Anno Tanaka.
L'invincible champion de wushu se souvient alors de son enfance à
Tianjin. De son père, maître d'une école de gong fu, refusant de lui
enseigner son art à cause de son asthme, de son ami Nong Jinsun qui acceptait de faire ses devoirs pendant qu'il s'entraînait. Et de la surprenante victoire de Zhao sur Huo à l'origine de la quête farouche de Yuanjia pour devenir le champion de sa ville.
Les
amateurs de films d'arts martiaux ne cachaient pas leur scepticisme à
l'annonce de cette production, première collaboration entre le
réalisateur et l'acteur, tous deux de retour en Chine après une
expérience étasunienne aux fortunes diverses. S'il ne suscite pas
l'enthousiasme, Huo Yuan Jia
est plutôt une bonne surprise. Les tics ostentatoires de réalisation et
l'usage appuyé d'effets spéciaux le rapproche, certes, des films à
grand (gros ?!) spectacle US. Mais le scénario, avec ses ruptures de rythme et ses explorations dramatiques, est assez prenant. Et Jet Li, à nouveau associé au chorégraphe (également assistant-réalisateur sur le film) Yuen Woo-ping**, demeure l'un des meilleurs interprètes du genre.
___
**lui aussi occidentalisé par les aventures matrixiennes et killbilliennes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire