mardi 20 mars 2007

Arrivederci amore, ciao


"... Elégant dehors, pourri dedans."

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Le cinéma italien nous a livré, coup sur coup, l'année dernière deux polars adaptés de romans, Romanzo criminale et ce Arrivederci amore, ciao, présenté au Festival de Cognac, l'un et l'autre avec Michele Placido à l'affiche. Le pays de Dante Alighieri tenterait-il de rattraper son retard en matière de romans et de films noirs ? Pour Massimo Carlotto, dont l'ouvrage est paru en 2001 (i.e. au moment de l'arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi), les fictions criminelles ne seraient que prétextes pour parler de la réalité sociale, économique et politique d'un pays où le journalisme d'investigation a disparu. Si cette réalité est aussi sombre et violente que le film de Michele Soavi, il y a matière à s'inquiéter.
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Activiste d'extrême gauche auteur d'un attentat qui lui vaut une condamnation à la perpétuité par contumace, Giorgio Pellegrini s'est réfugié en Amérique du sud où il tente de continuer le combat. Après une exécution dérisoire, il est autorisé à rentrer en Italie via Paris où il retrouve brièvement Sergio Cosimato, un ancien camarade devenu romancier à succès. A Milan, il est pris en main par le vice-commissaire Ferruccio Anedda pour lequel il devient un indicateur. Pasquale Marino dit 'le Vésuvien', codétenu dans la même cellule, lui offre un emploi dans son club, le "Blue Sky". Mais Giorgio est surtout intéressé par les femmes, même celles des autres, l'argent et, d'abord, sa réhabilitation judiciaire.
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Le roman partiellement autobiographique de Carlotto partait d'une riche idée, faire le récit d'un authentique opportuniste, criminel par obligation, en route vers la richesse et la respectabilité. Assez loin de la tradition des Giorgio Scerbanenco ou Marcello Fois, l'écrivain padouan décrivait ainsi un itinéraire initiatique aux connotations très actuelles. Pour son retour au cinéma, Michele Soavi, en digne héritier de Dario Argento, l'additionne parfois d'une dimension horrifique proche du giallo. L'un des rares reproches que l'on puisse formuler à l'encontre du film est son relatif manque d'unité, tant formel que narratif. En revanche, Alessio Boni réussit à apporter à son personnage cet idéal mélange d'innocence et de perversité susceptible de ne pas le rendre totalement haïssable. Et puis, un fan d'"Aqualung" de Jethro Tull ne peut pas être complètement mauvais !

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