mercredi 27 septembre 2006

Underworld: Evolution (underworld 2 : évolution)


"Peu importe ce qu'il est devenu..."

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Donner une suite à un film est, on le sait, une arme à double tranchant. En capitalisant sur le succès d'un premier volet, producteurs et réalisateurs prennent le risque d'engendrer une certaine déception, les exemples récents ne sont pas rares. Sur le plan commercial, Underworld: Evolution a apparemment donné satisfaction à ses généreux promoteurs qui ont accordé un budget plus de deux fois supérieur au précédent*. Avec plus de 111M$ de recettes mondiales (dont 62M$ aux Etats-Unis), cette sequel, même si elle est restée moins longtemps à l'affiche, a fait mieux que l'épisode initial (resp. 95,7M$ et 51,9M$), y compris en France, malgré un léger handicap d'audience en première semaine. Sur le plan artistique, le débat reste ouvert. Si Underworld réussissait peu ou prou à sauver les apparences grâce à quelques innovations apportées à des mythes classiques, cet opus met cruellement en évidence les limites du concept... et, peut-être, celles des concepteurs.
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1202. Marcus, Viktor, Amelia et leur troupe sont à la poursuite de William, le frère du premier et chef des lyncans, repéré dans un village ravagé. Viktor rassure Marcus sur ses intentions : il ne souhaite que capturer William. Mais lorsque celui-ci est enfin enchaîné, il prononce contre lui une sentence d'emprisonnement pour toujours, isolé de son frère. Trahie par son propre clan, Selene, après avoir décapité Viktor, ne garde qu'un allié, Michael, le descendant humain et hybride d'Alexander Corvinus. Kraven, qui voulait éliminer l'immortel Marcus, découvre son cercueil vide. Ce dernier, régénéré et ayant acquis la mémoire des derniers événements grâce au sang de Singe versé sur sa tombe, se débarrasse de lui. Son objectif, trouver les clefs du sarcophage et le lieu où est enfermé William afin de donner naissance à une nouvelle race de mutants susceptible de dominer le monde. Selene possède au moins l'un de ces éléments. Quelque part sur un navire, un certain Lorenz Macaro suit cette quête avec un intérêt... très paternel.
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Len Wiseman ferait-il mentir son nom de famille ? L'effet de surprise ne jouant plus, l'absence de subtilité, humour compris, dans la réalisation du film ressort de manière évidente. La narration est plombée et le spectateur malmené par un scénario de jeu vidéo, confus (totalement incompréhensible pour ceux qui n'auraient pas vu le premier épisode), schématique et mutique, peu digeste tant il s'est radicalisé. L'enjeu sur lequel il repose apparaît rapidement abscons, pour ne pas dire absurde. Par quel procédé (contre-)naturel ou logique deux frères, l'un vampire, l'autre plus loup que garou, pourraient-ils engendrer un peuple dominateur ? Et à propos d'engendrement, on peut légitimement craindre que la nouvelle intimité née au cours du film entre les deux personnages principaux n'accouche d'un motif suffisant pour inspirer un troisième volet aux géniteurs de cet actuel diptyque. Le Van Helsing de Stephen Sommers déjà avec Kate Beckinsale, auquel Underworld: Evolution peut aisément être comparé, n'a lui pas eu d'héritier !
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*pour cette raison, son ratio de rentabilité est plus faible que celui du précédent.

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