"... Ne me mets pas à la porte... je peux sortir toute seule. "
Ariane, une jeune femme un peu niaise, s'inspire de sa longue mais décevante liaison avec Rachid pour écrire les textes de romans-photo publiés dans le magazine "Toi & moi". Lena,
sa sœur violoncelliste et un peu coincée, fait également partie de la
galerie de portraits des histoires imaginées par son aînée. Elle
rencontre à Londres, à l'occasion d'un concert donné par son orchestre,
le violoniste soliste hongrois Mark Bajik qui n'est pas insensible à son charme. D'abord réticente car vivant depuis longtemps avec François, un enseignant, Lena
accorde un fougueux baiser juste avant de quitter son partenaire de
scène pour rentrer à Paris. Les deux musiciens se retrouvent, par
hasard, un peu plus tard à un dîner chez Ariane qui vient de faire la connaissance de Mark par l'intermédiaire de son amie Sandrine.
Second long métrage de Julie Lopes-Curval après Bord de mer ("Caméra d'or" à Cannes en 2002), Toi & moi est une comédie romantico-dramatique un peu plate et sans charme réel, inférieure par exemple au J'me sens pas belle de Bernard Jeanjean.
L'originalité affichée consistant à intégrer de vrais morceaux de
roman-photo s'apparente rapidement pour un artifice ou un pur exercice
de style dont l'apport à la narration et à sa tonalité partiellement
humoristique demeure plutôt faible. Comme le scénario n'est pas très
inspiré (hormis par une photo de William Eggleston) et que les dialogues manquent singulièrement de vigueur (et inversement !),
on se lasse vite des aventures sentimentales, des états d'âmes et des
fantasmes de ces deux sœurs proches et dissemblables à la fois. Le
rapport à la création, avancé comme élément de motivation à l'écriture
du film par la co-scénariste du Rôle de sa vie de François Favrat, n'est pas vraiment abordé et la qualité de l'interprétation laisse souvent à désirer. Toi & moi, sans être déplaisant, ne parvient pas à convaincre.
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