mardi 26 septembre 2006

Bubba Ho-tep


"... Watch your ass!"


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Après Phantasm, sa saga horrifique en quatre épisodes dont le premier avait été primé à Avoriaz en 1979, soit deux ans après la mort d'Elvis Presley, Don Coscarelli a l'idée d'adapter à l'écran une nouvelle du prolifique écrivain texan Joe R. Lansdale. Produit dans sa cuisine avec un budget dérisoire, Bubba Ho-tep est une plaisante série B dont l'évidente ambition est de divertir, et il y parvient plutôt bien. Présentée dans de multiples festivals à travers le monde, classée deuxième des films internationaux derrière le français Dans ma peau au Fantasia de Montréal, cette comédie possède deux atouts essentiels, un scénario astucieux et relativement bien écrit et la prestation de Bruce Campbell, l'acteur principal de la trilogie The Evil Dead de Sam Raimi.
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Résident de l'hospice texan "Mud Creek Shady Rest" depuis une bonne vingtaine d'années à la suite de complications consécutives à une fracture de la hanche, Sebastian Haff se déplace en déambulateur. Il souffre également d'une infection sur une partie particulièrement sensible mais désormais presque inerte de son anatomie, nécessitant de réguliers traitements pratiqués manuellement par son infirmière. Un soir, une des patientes de l'établissement est attaquée par un énorme scarabée avant de succomber mystérieusement. Le matin même, c'était Bull Thomas, le voisin de chambre de Haff, qui rendait son dernier souffle. En présence de la fille de celui-ci, il affirme être Elvis Presley. Lassé de son ancienne existence, il prétend avoir échangé son identité avec un de ses sosies imitateurs avant de connaître successivement deux accidents qui ont scellé le cours de sa vie, l'un de barbecue, l'autre de scène. Son ami Jack, qui, malgré les apparences, se prend lui pour le président Kennedy ayant survécu à son attentat, le persuade que les récentes disparitions dans la maison de retraite sont le fait d'un suceur d'âmes de l'Egypte antique.
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Bubba Ho-tep ne fait, certes, pas dans la dentelle mais son réalisateur a eu au moins le bon goût de ne pas aller trop loin dans le délire scato-morbide. Le film s'apparente à une sorte de conte fantastique, en équilibre entre l'étrange et le grotesque, dans lequel se croisent les thèmes de la célébrité, de l'usurpation d'identité et du courage solidaire. La réalisation ne fait pas preuve d'une grande inventivité mais les scènes à effets spéciaux, sans chercher le spectaculaire, sont dans l'ensemble convaincantes. Quelques références cinématographiques apparaissent au détour du scénario, pas seulement aux films de momie comme celle à la série The Lone Ranger à travers le personnage de Kemosabe. Bubba Ho-tep constitue aussi l'une des dernières apparitions au cinéma de Ossie Davis, second rôle de Mankiewicz et acteur de Sidney Lumet ou de Spike Lee, également l'un des premiers réalisateurs du courant Blaxploitation avec Cotton Comes to Harlem en 1970. A noter enfin que Don Coscarelli doit donner une prequel à son film, Bubba Nosferatu, toujours avec Bruce Campbell associé à Paul Giamatti en colonel Parker, l'impresario exclusif d'Elvis.



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