"Danny Ocean : Quel âge me donnes-tu ? Virgil Malloy : 48 ans ?
Danny Ocean : Ai-je l'air d'avoir 48 ans ? Virgil Malloy : 52 ans ?"
Dans la vie "normale", lorsque l'on souhaite rencontrer des amis, on les invite à déjeuner ou à dîner en mettant, le cas échéant, les petits plats dans les grands. Lorsque l'on est cinéaste et que l'on a pris plaisir à tourner un film avec un groupe d'acteurs, on tourne une suite, que l'on ait ou non un scénario qui le justifie. Le dernier opus de Steven Soderbergh, trois ans après le remake Ocean's Eleven qui n'avait déjà rien d'exceptionnel, se justifie, en grande partie, pour un motif identique. Et Warner remet les couverts, d'autant que l'original lui avait rapporté quelques cent millions de dollars de marge brute sur le seul territoire américain. Augmentation du budget d'environ un tiers, nouveaux venus et escapades aux Pays-Bas, en Italie et en France sont programmés. Résultat des courses : un succès de sortie sensiblement équivalent au précédent pour un produit comme on les aime aujourd'hui, sympathique mais sans réelle saveur.
Danny Ocean : Ai-je l'air d'avoir 48 ans ? Virgil Malloy : 52 ans ?"
Dans la vie "normale", lorsque l'on souhaite rencontrer des amis, on les invite à déjeuner ou à dîner en mettant, le cas échéant, les petits plats dans les grands. Lorsque l'on est cinéaste et que l'on a pris plaisir à tourner un film avec un groupe d'acteurs, on tourne une suite, que l'on ait ou non un scénario qui le justifie. Le dernier opus de Steven Soderbergh, trois ans après le remake Ocean's Eleven qui n'avait déjà rien d'exceptionnel, se justifie, en grande partie, pour un motif identique. Et Warner remet les couverts, d'autant que l'original lui avait rapporté quelques cent millions de dollars de marge brute sur le seul territoire américain. Augmentation du budget d'environ un tiers, nouveaux venus et escapades aux Pays-Bas, en Italie et en France sont programmés. Résultat des courses : un succès de sortie sensiblement équivalent au précédent pour un produit comme on les aime aujourd'hui, sympathique mais sans réelle saveur.
Trois ans après le casse de Las Vegas, Danny Ocean (George Clooney) et ses onze acolytes coulent des jours paisibles et essaient de se faire oublier. Ce qui n'empêche pas le pugnace et tenace Terry Benedict (Andy Garcia),
leur ancienne victime, de les retrouver. Il leur laisse deux semaines
pour lui rembourser, avec intérêts à taux non préférentiel, les 165M$
subtilisés dans ses coffres. La bande, pour faire face à cette dépense
imprévue, organise un nouveau cambriolage et, pour cela, s'envole vers
l'Europe. L'entreprise aurait pu n'être qu'une simple formalité pour
cette équipe aguerrie si la femme qui conduit l'agence anti-criminelle
Europol à Amsterdam n'était autre que Isabel Lahiri (Catherine Zeta-Jones), l'ancienne compagne de Rusty Ryan (Brad Pitt). Pour corser le tout, François Toulour (Vincent Cassel), un français égocentrique défie la bande en mettant au point une opération concurrente.
L'intérêt
majeur du film, ce qui fait probablement se déplacer le public, est la
qualité du casting et, dans une certaine mesure, la réputation du
metteur en scène. A ce dernier propos, remarquons toutefois, au passage,
qu'à ce jour, le "palmé" et "oscarisé" Soderbergh
n'a pas encore produit une œuvre totalement enthousiasmante. Refermons
la parenthèse. L'intérêt mineur, qui donne pourtant un soupçon de
piment au film, réside dans l'intéressante idée* (référence à Bob le flambeur ?) du scénariste George Nolfi, auteur du script de la médiocre adaptation du roman de Michael Crichton, Timeline, de faire s'affronter deux bandits pour un même casse. Pour le reste, et hormis la novation Catherine Zeta-Jones, déjà dans Traffic, qui remplace au premier plan Julia Roberts et la prise de pouvoir de Brad Pitt au détriment de George Clooney,
rien de bien neuf aux soleils états-unien, batave, italien ou parisien.
Une mise en scène soignée, c'est un minimum, une intrigue astucieuse et
parfois drôle (notamment grâce à Matt Damon)
plus qu'authentiquement captivante, qui prend le temps d'explorer les
bas-côtés au détriment de la linéarité, et un équipage de classe
internationale**, dont les membres ne pas tous très sollicités (qui a dit "utilités" ?)
sont au menu des réjouissances. Nul doute, dans ce cas encore, que le
tournage du film ait dû procurer plus de plaisir que son visionnage. Ocean's Twelve est enfin la première incursion à Hollywood de Vincent Cassel.
Il a, dit-on, été très apprécié sur place, ce dont, naturellement, nous
nous réjouissons. Une dernière chose encore : avec un peu de chance, si
la Warner et/ou Soderbergh sont superstitieux, nous éviterons la mise en chantier d'un "Ocean's Thirteen" !
___
*destinée initialement à la réalisation d'un film sous la conduite de John Woo.
**auquel certains aimeraient secrètement appartenir, douce illusion qui est peut-être une des clés de l'estime dans laquelle est tenu ce diptyque de monte-en-l'air.
___
*destinée initialement à la réalisation d'un film sous la conduite de John Woo.
**auquel certains aimeraient secrètement appartenir, douce illusion qui est peut-être une des clés de l'estime dans laquelle est tenu ce diptyque de monte-en-l'air.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire