jeudi 9 octobre 2003

The War Wagon (la caravane de feu)


"Et moi, que suis-je supposé faire ? Vivre les prochaines années avec les Indiens comme propriétaire d'une boulangerie ?"

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L'écrivain et scénariste Clair Huffaker aime les couples contrastés composés d'anciens ennemis. Dans The Comancheros, en 1961, le Ranger Jake Cutter/John Wayne faisait équipe avec Paul Regret/Stuart Whitman (un acteur à fossette mentonnière), un joueur qu'il venait d'arrêter. Dans The War Wagon, Taw Jackson/John Wayne (encore lui !) est le partner de Lomax/Kirk Douglas (autre acteur à fossette mentonnière !) qui le déteste et est près à le tuer gratuitement... mais qui le cache bien.
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C'est ce dernier couple que le brillant scénariste et moins convaincant réalisateur de westerns (essentiellement) Burt Kennedy met en scène dans une histoire relativement simple. Taw Jackson, libéré sur parole de prison, met en place une organisation destinée à déposséder Frank Pierce, l'homme qui lui a "volé légalement" sa terre aurifère et son ranch et est à l'origine de sa condamnation, d'une grosse quantité d'or au cours de son transfert dans la War wagon (la caravane de feu, encore une traduction absurde !), une sorte de diligence blindée. La difficulté, accessoire dirait-on, est qu'elle est escortée par trente-trois hommes. Taw Jackson, outre Lomax, réunit une équipe hétéroclite constituée du colosse indien Levi Walking Bear pour ses relations ethniques, le jeune Billy Hyatt pour ses talents de dynamiteur et le vieux Wes Fletcher pour ses informations et sa logistique. La "recette" semble prendre, avec un dosage de plus de deux-tiers de préparation et d'un petit tiers de réalisation. Mais, au moment de sortir la pâtisserie du four, la cuisson est, de toute évidence, insuffisante mais permet un final amusant et moral.
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Un peu à l'image du film, plaisant mais pas assez fort en goût (en tout cas, moins intéressant que son Welcome to Hard Times). La réalisation est d'un classicisme et d'une linéarité consommés. L'inspiration, dans les scènes de déplacement de la War wagon, à Stagecoach est manifeste. Seule tentative de créativité, en matière de mise en scène : la séquence dans laquelle Taw Jackson et Lomax abattent les hommes de main de Pierce, (à envir. 16'), conclut par une réplique célèbre (cf forum). La caméra, dans un plan séquence, filme la progression des deux futurs vaincus du duel (à quatre) d'abord en leur faisant face, elle même étant fixe, puis les accompagne une fois qu'elle se trouve dans leur dos.
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Troisième et dernier film, en trois ans, du duo Wayne-Douglas, après In Harm's Way de Preminger et Cast a Giant Shadow de Shavelson, la paire est gagnante dans ce jeu dépareillé. Les acteurs se complètent bien, l'un rustique, droit et solide, l'autre séducteur, malin et vénal (des rôles de composition ?!). Le reste de la distribution est efficace, notamment Robert Walker Jr., habitué aux seconds rôles, que Burt Kennedy réutilisera dans Young Billy Young aux côtés de Robert Mitchum (autre acteur à fossette mentonnière !!).



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