mercredi 22 octobre 2003

Petites coupures


"Vous avez une curieuse façon de vous soigner !"

 - film - 4264_1
Sorti il y a huit mois sur les écrans, le troisième film du réalisateur Pascal Bonitzer (il est aussi scénariste et acteur) est moins convaincant que le précédent, Rien sur Robert (1999). Il n'a, d'ailleurs, attiré qu'un peu moins de 200 000 spectateurs en huit semaines d'exploitation, dont plus de la moitié en première semaine, avec 231 copies.
On n'entre, en effet, pas un instant dans cette histoire confuse, absconse et surtout sans intérêt, prétendument inspirée de "La divine Comédie" de Dante. Tout débute par cette conversation impromptue et risible entre l'épouse, Gaëlle (Emmanuelle Devos), et la maîtresse, Nathalie (Ludivine Sagnier), de Bruno (Daniel Auteuil) qui ne se connaissent pas. Cela se poursuit par cette mission, moins simple qu'il n'y parait, confiée à Bruno par son oncle Gérard (Jean Yanne), un maire communiste en campagne, de remettre une lettre à l'amant de sa propre femme. Sur place, il fait la connaissance d'une femme étrange (Kristin Scott Thomas), la belle-fille et épouse de l'amant en question (!!), dont il tombe amoureux. Abandonné par sa femme, Bruno se "précipite" sur la collaboratrice de son oncle (Pascale Bussières)...
 - film - 4264_2
STOP ! Arrêtez le massacre ! Car s'en est un, ou plutôt un pur gâchis que de réunir une telle distribution au service d'un scénario aussi ridicule. De plus, Petites coupures est un de ces films dans lesquels on "voit" le dialogue, et c'est exaspérant parce que l'on ne sait pas à quoi se raccrocher (à moins qu'il ne faille, tout simplement, décrocher !). Et les quelques paysages de l'Isère, au petit matin, sont une modeste consolation. L'ancien critique des "Cahiers du cinéma" a bien du mal à atteindre le niveau de ses pairs (pères) Resnais et Chabrol. Son court parcours est plus proche de celui de son ancien collègue journaliste André Téchiné.
 - film - 4264_3
Gâchis : c'est le mot qui vient spontanément à l'esprit en voyant Auteuil, Scott Thomas, Bussières, Sagnier et Yanne si mal employés, obligés de réciter des inepties. A cela s'ajoute le décalage entre une intrigue dénuée de sens et d'intensité dramatique et une musique d'inspiration symphonique, belle au demeurant, mais inutilement grandiose et pathétique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire