mardi 21 octobre 2003

MacArthur (macarthur, le général rebelle)


"Je comprends ce que Eisenhower voulait dire. Il a dit qu'il a passé neuf longues années avec MacArthur... à étudier l'art dramatique !"

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Le public américain est friand de ces fresques qui célèbrent leurs grandes figures militaires. Après le Patton de près de trois heures réalisé par Franklin J. Schaffner (1970), Joseph Sargent a consacré un peu plus de deux heures à un autre général, Douglas MacArthur. Le premier a essentiellement combattu, pendant la Seconde Guerre Mondiale, sur les champs de bataille de l'Europe du sud et de l'Afrique du nord. Il a également prédit, dès 1935, l'attaque japonaise de Pearl Harbor. Le second, qui n'a quasiment pas quitté la zone Pacifique, doit y affronter les conséquences de cette attaque. Fils d'un militaire qui s'est illustré pendant la guerre de Sécession, Douglas MacArthur est l'un des plus brillants élèves de West Point. Sous les ordres de son père, basé à Tokyo, il se familiarise avec les méthodes de guerre japonaises et le peuple du Japon. Après la Première Guerre mondiale, on lui confie la charge de West Point.
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En 1935, il accepte le mandat de conseiller auprès du président des Philippines pour l’aider face à la menace grandissante des Japonais. Après l’attaque de Pearl Harbor, il est nommé commandant en chef des troupes américaines d’Extrême-Orient. La mauvaise défense de Luçon (Philippines) a permis aux Japonais de progresser rapidement. MacArthur et ses hommes résistent héroïquement dans la péninsule de Bataan et sur l'île de Corregidor et il devient un héros. Mais les efforts américains se concentrent sur le front européen et aucun renfort n'est acheminé vers le Pacifique.
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C'est à cette époque que s'ouvre le film. En mars 1942, le Président Roosevelt ordonne au général MacArthur de se retirer en Australie et le promeut commandant suprême des forces alliés dans le Pacifique sud. Celui-ci n'aura de cesse que de retourner aux Philippines via la Nouvelle-Guinée, grâce à une stratégie originale de contournement. Elevé au grade de général 5 étoiles, il s'apprête à envahir le Japon lorsque sont larguées les bombes A sur Nagasaki et Hiroshima. Il n'a plus qu'à recueillir la reddition japonaise sur le porte-avion USS Missouri. Chargé de l'administration et de la reconstruction du pays, il participe à sa modernisation et sa démocratisation en préservant sa dignité. Il doit faire face, ensuite, à la tête des troupes de l’ONU, à l'offensive nord-coréenne en Corée du sud. Il repousse l'agresseur au delà de ses frontières et débute l'invasion du nord. Mais la menace chinoise d'une crise majeure oblige le Président Truman à le limoger.
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Joseph Sargent, plus réputé pour son travail télévisuel que pour ses oeuvres au cinéma (The Taking of Pelham One Two Three reste certainement son meilleur film... et Jaws: The Revenge son plus mauvais !) compose un portrait moins intimiste que celui de Schaffner dans Patton. La mise en scène est classique, alternant les scènes d'action à celles dans lesquelles les psychologies sont développées. L'opposition/attraction entre pouvoir exécutif et pouvoir militaire est assez bien décrite, de même que la rivalité entre les différents corps d'armée. L'influence croissante de la communication et de la télévision y occupe une place significative (pour l'anecdote, quelques images de Winchester '73 apparaissent dans une scène). L'hésitation constante entre "devoir-honneur-patrie" (slogan plus ambigu qu'il n'en a l'air) et rébellion est également bien traduite. En revanche, on ne saura pas, à la vision de ce film, si l'homme était authentiquement humain et sympathique comme il le suggère ou s'il n'était qu'un militaire aux aspirations fascistes doublé d'un anticommuniste primaire comme l'atteste certaines sources.
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Le film est, bien entendu, centré autour de MacArthur/Gregory Peck. L'interprétation de l'acteur, sans atteindre celle de George C. Scott dans Patton, est solide. Le choix de Peck participe à l'objectif, conscient ou inconscient, de rendre son personnage attachant. Dans une perspective de véracité historique, cela constitue peut-être un handicap. Jerry Goldsmith est l'auteur du score du film (comme de celui de Patton d'ailleurs... et d'autres films du genre). La partition, contrairement à celle du film de Schaffner, n'est pas très inspirée, le compositeur y brosse plutôt des ambiances que des thèmes forts, contrairement à ce que laissait espérer le générique de début.




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