lundi 27 septembre 2010

Ca$h (cash)


"No consequences in advance."

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Vous ne connaissez pas Stephen Milburn Anderson ? C'est (presque) normal ! Avec seulement quatre réalisations, dont un court métrage, à son compteur en plus de vingt ans, le cinéaste étasunien ne se range pas parmi les adeptes de l'occupation de terrain à tout prix. A propos de son court, Hearts of Stone (en lice pour une sélection finale aux Academy Awards 1987 puis présenté à Sundance), il fut remarqué par un certain Oliver Stone qui co-produisit son film suivant, South Central (adaptation du roman de Donald Bakeer à nouveau avec Glenn Plummer), estimé dans son pays et exploité dans quelques salles françaises au cours de l'été 1994. Un privilège refusé aux deux suivants ; une iniquité concernant Ca$h en partie réparée grâce à sa disponibilité en vidéo.
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Arrivé par avion à Chicago, Pyke Kubic rend visite à son frère Reese détenu à la prison du comté de Cook. Auteur d'un braquage, deux jours plus tôt, sur un champs de courses et poursuivi par plusieurs véhicules de police, celui-ci avait dû se débarrasser de la valise contenant le butin qui avait atterri sur le capot d'une vieille Buick. Sans preuve, témoin ni complice, abattu par les agents, du délit, Reese a bon espoir d'être libéré au bout d'une semaine. Dans l'intervalle, Pyke accepte, contre la moitié de la somme, de retrouver le magot. Il cible pour cela les nouveaux acquéreurs de voiture payée cash. Bénéficiaire de cet incroyable cadeau du ciel, Sam Phelan prend alors plaisir à surprendre son épouse Leslie et à humilier leur banquier en remettant à ce dernier en liquide les sept mille dollars de mensualités en retard du crédit de leur maison. A la tête de plus de six cent vingt-cinq mille dollars, le jeune couple s'engage avec enthousiasme dans le renouvellement de l'équipement du domicile... et acquiert un 4x4 de luxe.
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Moins brillant que A Simple Plan de Sam Raimi, lyrique que Millions de Danny Boyle, l'astucieux et très plaisant Ca$h mérite néanmoins vraiment le détour. Original dans la narration comme dans son traitement, souvent drôle, parfois grave, il réussit le pari de se hisser, sans choir, sur une instable ou improbable ligne de crête entre comédie dramatique et thriller. Stephen Milburn Anderson développe avec beaucoup d'aisance, de simplicité et de visible amusement l'antagonisme, cette littérale collision (collusion) inusités entre ses personnages. Une autre fin, moins consensuelle, complaisante, aurait cependant pu être apportée à ce récit d'un involontaire et insolite apprentissage. Mais ne boudons pas notre plaisir, d'autant que le Britannique Sean Bean (alias Boromir dans la trilogie The Lord of the Rings, Zeus dans le récent Percy Jackson) surprenant en gangster-budoka-comptable pointilleux, l'Australien installé aux States Chris Hemsworth (Star Trek) et Victoria Profeta se montrent plutôt convaincants au cœur d'un casting étroit et hétéroclite.

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