mercredi 7 avril 2010

Sun cheung sau (snipers, tireurs d'élite)


"... Mais trop de confiance, ça devient de l'arrogance."

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Ceux qui avaient apprécié la comédie criminelle Kong woo giu gap seront sans doute un peu déroutés par ce quatorzième opus de Dante Lam Chiu-yin. Surtout s'ils n'ont rien vu depuis. En neuf ans, l'art du cinéaste chinois de Hong Kong a en effet sensiblement évolué, notamment sous l'influence de son complice Wai Lun 'Jack' Ng avec lequel il collabore désormais depuis Chung chong ging chaat. Dans la proche lignée de Ching yan (également produit pour environ 3M€ par Candy Leung) et malgré une carrière presque exclusivement (hors festivals) asiatique, Sun cheung sau se révèle être un film d'action policier efficace, en particulier grâce à son percutant trio d'acteurs de tête.
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Remarqué par Hartman Fong lors d'une intervention, le policier OJ Wah rejoint après avoir passé les épreuves de sélection l'équipe de snipers, unité des forces spéciales de la police hong-kongaise, dirigée par celui-là. Devenu rapidement l'un des meilleurs éléments de l'équipe, il remarque au tableau d'honneur être encore devancé par Lincoln, un ancien membre de la brigade capable de toucher une cible à cinq cents mètres par grand vent. Ce dernier doit d'ailleurs bientôt sortir de prison où il a purgé une peine de quatre ans. A peine libéré, Lincoln se procure un fusil à lunette pour participer de sa propre initiative à l'attaque du véhicule et de l'escorte convoyant le chef de gang Tao Yip. Invité sur place par son ex-collègue, Hartman ne peut empêcher la fuite du détenu.
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Rendu funestement populaire à partir du siège de Sarajevo, le thème du sniper, développé bien avant cette époque notamment par Edward Dmytryk puis par Don Siegel (Dirty Harry), effraie et fascine à la fois. Sun cheung sau s'inscrit toutefois dans un contexte et une modernité dissemblables. Plus intéressant que Enemy at the Gates de Jean-Jacques Annaud ou le récent Shooter d'Antoine Fuqua, il assume des prétentions artistico-techniques affichées par les récentes productions de l'ancienne colonie britannique. Non dépourvu de quelques petites excentricités narratives, le scénario de Sun cheung sau, dans lequel performance et échec occupent une place importante, se montre plutôt astucieux, original et prenant. La solidité de la réalisation ne peut être contestée, en particulier le soin apporté à l'aspect graphique. Comparées à celle de Huang Xiaoming, dont l'interprétation d'un Rogue Cop (expression qui rend mieux qu'en français les idées de délinquance et de solitude) a été récompensée par les Jin Feng Huang Jiang (Golden Phoenix Awards), les prestations des, eux aussi polyvalents, Richie Ren (Fong juk) et d'Edison Chen (second rôle de la trilogie Mou gaan dou) manquent néanmoins un peu de densité.

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