mercredi 21 avril 2010

Die Halbzarte (eva ou les carnets secrets d'une jeune fille)


"La honte est le contrepoison de l'immoralité."

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Dans la Vienne autrefois si fertile en créateurs, la famille Dassau se nourrit d'espoirs artistiques. Le père Valentin, agent des postes, écrit des romans policiers tandis que son épouse s'essaie à la composition de chansons. Le cadet des enfants, Robert, jongle avec tout ce qu'il trouve, Brigitte peint et l'aînée Nicole, vendeuse dans une librairie, rédige des poésies. Mais les éditeurs sollicités se montrent réticents à vouloir reconnaître le talent des trois adultes. Le succès commercial d'une impudique autobiographie publiée par une adolescente incite Nicole à renoncer aux vers et à suivre cet exemple. La jeune femme de vingt ans signe alors anonymement une pièce immorale, drôle et salace intitulée "Mémoires d'une jeune fille de dix-sept ans". Son père, investi pour l'occasion de la fonction d'impresario, est bientôt invité à rencontrer M. Leitner prêt à la monter dans son théâtre. Entre partisans majoritaires et détracteurs, la salle ne désemplit pas. Grâce aux gains du spectacle, les Dassau peuvent abandonner leur modeste appartement en ville pour une luxueuse maison excentrée. Venu des Etats-Unis, le producteur Irwin Dott souhaite acquérir les droits de la pièce mais en formulant une condition non négociable : faire la connaissance de l'auteur, convié à partager sa loge lors de la représentation à laquelle il va assister.
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Comparé au Das Mädchen Rosemarie* avec Nadja Tiller qui le précède dans la filmographie de Rolf Thiele, Die Halbzarte (en compétition à Cannes en avril 1959) apparaît bien moins impertinent. Ultime production de Karl Ehrlich (à l'origine de la trilogie Sissi), cette comédie romantique due à l'unique mais réputée sérieuse association d'Hans Jacoby avec Fritz Rotter (September Affair) surprend par ses excentricités, aux influences visiblement tatiennes, et par sa loufoquerie retenue. A l'âge de son personnage, Romy Schneider fait preuve d'une étonnante maturité, apportant à son jeu une variété inusitée. A l'exception de la débutante Gertraud Jesserer, ses partenaires (sa mère Magda, pour la huitième et pénultième fois à ses côtés, l'Argentin d'origine suisse-allemande Carlos Thompson ou l'ex-major Böckl Josef Meinrad) peinent en revanche un peu à exister.
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*sélectionné à la 23e Mostra et meilleur film étranger (ex-aequo) aux "Golden Globes" 1959

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