lundi 11 août 2008

Copying Beethoven (l'élève de beethoven)


"Bien sûr que c'est affreux ! Mais est-ce beau ?"

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La vie de Ludwig van Beethoven possède une évidente dimension dramatique que plusieurs réalisateurs ont tenté de mettre en relief. La plupart d'entre eux, à la suite d'Abel Gance(1), ont privilégié des épisodes sentimentaux au détriment parfois de la personnalité et du génie créateur de l'auteur de la célébrissime "Symphonie n°5 en ut mineur, opus 67". On se souvient notamment du très honorable Immortal Beloved du Britannique Bernard Rose, avec Gary Oldman(2) (et Leo Faulkner) dans le rôle principal. Co-signé par Stephen J. Rivele et Christopher Wilkinson(3), le scénario de Copying Beethoven revenait lui sur les dernières années de l'existence du compositeur allemand installé dès 1795 en Autriche. Présenté aux festivals de Toronto et de San Sebastián 2006, le film de la Polonaise Agnieszka Holland, après une diffusion très confidentielle aux Etats-Unis, n'a pas connu d'exploitation en salles françaises.
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Vienne 1824. Envoyée par le directeur du conservatoire, Anna Holtz se présente chez Herr Schlemmer à la recherche d'un copiste. L'éditeur malade doit réaliser dans l'urgence les partitions de la IXe symphonie de L. van Beethoven dont la première doit avoir lieu dans quatre jours. La jeune femme de vingt-trois ans parvient à vaincre la réticence du vieil homme puis celle de l'irascible maestro d'apporter à celui-ci son étroite collaboration. Venue de Silésie pour étudier la composition et retrouver son soupirant, l'architecte Martin Bauer, Anna a été confiée par son père à sa tante, mère supérieure d'un couvent. Afin d'avoir une chance de lui montrer ses propres travaux, elle est prête à accepter le traitement peu délicat que lui réserve l'illustre musicien frappé de surdité.
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Même s'il n'ambitionnait évidemment pas d'approcher le lyrisme et la fantaisie flamboyante d'un Amadeus, incontestable modèle du genre, Copying Beethoven reste néanmoins bien en-deçà de son potentiel narratif. L'ambigu et spirituel conflit de générations et de création, thème central du film, engagé entre le musicien classico-romantique, figure de l'amour malheureux, et son ultime assistante, personnage fictif, manque en effet assez nettement d'inspiration, de rythme et de finalité. Le métrage est dominé par l'évocation (invraisemblable !) de la première représentation au Kärntnertortheater viennois(4) de la novatrice "Symphonie n° 9 en ré mineur, opus 125" caractérisée par son très long final chanté d'une œuvre poétique de Schiller. Seul moment où la surdité de Beethoven soit sensible et fasse l'objet d'un traitement subjectif. Si la mise en scène de la réalisatrice d'Europa Europa se montre dans l'ensemble plaisante, la relative vacuité du scénario affaiblit les interprétations d'Ed Harris(2), avec lequel Agnieszka Holland a travaillé précédemment à deux reprises(5), et de Diane Kruger.
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1. sans remonter aux productions autrichiennes des années 1910-1920 avec Fritz Kortner.
2. dans un rôle pour lequel, chaque fois, Anthony Hopkins était le premier choix de la production.
3. spécialistes du biopic puisque déjà scénaristes de Nixon d'Oliver Stone et d'Ali de Michael Mann.
4. dirigée en réalité conjointement par le directeur du théâtre, Michael Umlauf, et L. van Beethoven.

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