"Apetizing!"
(voir introduction à la critique de Death Proof) Le scénario de Planet Terror, reposant pour l'essentiel sur des scènes spectaculaires et un humour de second degré, prend à contre-pied (sic !) celui très dialogué du segment de Quentin Tarantino. Les prémisses de cette histoire de vaste contamination virale imaginée par Robert Rodriguez, elle-même "infectée" à partir de quelques productions classiques du Z-Movie, remontent à près de dix ans (au moment du tournage de The Faculty),
c'est à dire bien avant que ne déferle, à partir de 2002, la nouvelle
vague de scripts originaux, remakes ou resucées de films de zombies dont
les illustres précurseurs avaient été, rappelons-le, Jacques Tourneur et, bien sûr, George A. Romero.
Mercredi 15 avril. Après son show nocturne, Cherry Darling, bien décidée à changer radicalement de vie, quitte à pied(s) le "Skip's GoGoGo Club" où elle se produisait. Sur la route, alors que d'étranges, sourds mais inquiétants grognements se font entendre, Cherry
est surprise par un convoi de véhicules, tombe à la renverse sur
quelques poubelles laissées là et découvre en se relevant qu'un morceau
de métal à provoqué une vilaine incision à sa jambe droite. Dans la
proche base militaire désaffectée où s'est arrêté le convoi en question,
Abby reproche à Romey d'avoir laisser échapper ses
trois "spécimens" et lui réclame, en guise de gage, ses testicules avant
de l'achever. C'est ensuite au tour du lieutenant qui accompagne Abby d'accuser ce dernier de l'avoir arnaqué et de répliquer à ses coups de feu soudains. Avant d'être désarmé, Abby
a le temps de tirer sur deux appareillages qui libèrent un gaz verdâtre
provoquant une rapide dégénérescence des tissus humains. A un kilomètre
de là, Cherry tente de soigner sa blessure au "Bone Shack", le bar BQ tenu depuis tout juste vingt-cinq ans par J.T., le frère du shérif, où arrive bientôt son ancien amant Wray 'El Rey'. Pendant ce temps, Dakota et son époux William Block se préparent à aller à l'hôpital où ils vont effectuer une garde de nuit. Depuis son réveil, la mère du jeune Tony prépare quelque chose à l'insu de son mari.
Par
son atmosphère et ses éléments volontairement glauques, le caractère
délirant de la narration et les innombrables références ou citations à
d'anciennes productions du même genre, Planet Terror apparaît comme le plus ouvertement fidèle au revendiqué courant polymorphe Exploitation film du programme Grindhouse. Ce deliberated "facke"
respecte notamment un de ses codes traditionnels, celui de réunir une
communauté de destins initialement séparés. Le virulent recours au
second degré et les multiples clins d'œil adressés au public, qui
détournent l'attention de celui-ci à l'égard du récit "proprement" dit,
ont tendance à nuire un peu à l'efficacité globale du film. Planet Terror
atteint néanmoins l'objectif assigné, celui d'être terriblement
récréatif... mais en mobilisant, paradoxalement, des moyens bien plus
substantiels que ceux de Lucio Fulci ou John Hayes à leur époque.
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