"Elle est comme la brise."
Oseam
est le premier film du réalisateur coréen Seong Baek-yeob
.
Le cinéaste n'est pas un inconnu pour les amateurs du genre puisqu'il a
commencé sa carrière comme animateur puis responsable de l'animation
chez Warner Brothers. Il s'agit de l'adaptation d'une légende populaire nationale dont Jeong Chae-bong a tiré un roman à succès en 1983. L'ouvrage avait déjà été porté à l'écran, avec acteurs, par Park Cheol-su en 1990. Oseam
a reçu le "Cristal du long métrage" au vingt-huitième Festival international du film d'animation d'Annecy (2004) et, la même année, le "Prix du jury jeunes" des "Ecrans Juniors" cannois.



Gamie, une adolescente aveugle, et son petit frère Gil-sun
sont livrés à eux-mêmes après la disparition de leur mère. Sur la
route, ils croisent deux moines bouddhistes qui leur offrent
l'hospitalité dans leur monastère. La jeune fille s'adapte bien à son
nouvel environnement, paisible et, pour l'essentiel, spirituel. En
revanche, Gil-sun, plein de vie et au tempérament impulsif, ne
tarde pas à perturber la tranquillité de la communauté. En outre, le
jeune garçon ne comprend pas pourquoi l'image de sa mère apparaît dans
les rêves de sa sœur et non dans les siens. Sensible à son désarroi et à
son ennui, le plus jeune des deux moines à l'origine de leur venue dans
ces lieux, propose à Gil-sun de l'emmener avec lui, au début
de l'hiver, étudier les préceptes de la méditation dans le temple isolé
de Gwaneumam, au sommet de la montagne.
Remarquablement illustré à partir de dessins traditionnels et d'animation 2D, Oseam
est, avant tout, une magnifique ode à la nature. Les thèmes de
l'absence et du lien développés et la fable philosophique qui sous-tend
ce récit volontairement lent et contemplatif n'ont pas, en soi, un
caractère essentiel. Ce dernier aspect est, d'ailleurs, le moins
accessible au public occidental et, en particulier, aux plus jeunes de
ses membres. Bien sûr, certains pourront trouver le temps long et rester
étrangers à cette histoire "bien intentionnée", apparemment sans
relief, et à ses personnages. Mais le charme écologique et l'émotion
pudique et sobre du film permettront à un public non blasé de prendre un
réel plaisir à son visionnage. Le joli travail sur les décors, sur le
réalisme des personnages, sur la lumière et sur la profondeur de champs
ainsi que la qualité des mélodies de la bande musicale sont à souligner.
Le seul regret concerne les courtes et inopportunes incursions
stylistiques dans l'univers du manga.

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