lundi 19 avril 2004

Le Chien, le général et les oiseaux


"Cela s'est passé il y a plus de vingt-cinq ans..."


Premier long métrage de Francis Nielsen que l'on connaît surtout pour son activité dans le film publicitaires et les séries d'animation destinées au petit écran. C'est Tonino Guerra qui est à l'origine du Chien, le général et les oiseaux. Scénariste d'Antonioni, des frères Taviani, de Rosi, d'Angelopoulos ou, encore, de Fellini, il imagine cette fable qui repose sur un fait historique réel et sur des événements, parfois fantastiques, rapportés par la tradition orale sur la ville de St Petersbourg. Les illustrations du livre de Guerra, dessins créés par Sergueï Barkhin, ont été reprises et adaptées pour la réalisation du film.
Peu de chose à ajouter au long synopsis de la fiche-film. L'incendie de Moscou, qui fut le prélude à l'épouvantable retraite de Russie des troupes napoléoniennes, ne fut pas allumé par des oiseaux aux ailes enflammés, mais vraisemblablement sur décision (plus triviale, si l'on peut dire) du gouverneur de la ville, le comte et général Fiodor Vassilievitch Rostopchine, le père de la célèbre comtesse de Ségur. Pour l'anecdote, la famille, installée à Voronovo, possédait une gigantesque volière 300 oiseaux dont les perroquets subissait les lubies peinturlurées de l'épouse du comte, Catherine.
En utilisant la technique du papier découpé, Francis Nielsen s'inscrit dans la tradition à laquelle appartenait le récemment disparu René Laloux ou le russe Andrey Khrjanovski (lequel a été associé à Tonino Guerra pour son Lion à la barbe blanche). Le réalisateur et son équipe ont, visiblement, travaillé sur les couleurs à partir de références picturales à l'iconographie russe, en y ajoutant un quelque chose d'origine persane. Les lignes de fuite des décors, à la perspective troublante, ont fait l'objet d'un soin spécifique. Volontaire ou non, le film joue la carte de la nostalgie. Au risque, peut-être, de davantage séduire les adultes que les enfants, aujourd'hui habitués aux scénarios plus haletants et un peu inquiétants. Pas sûr, non plus, que ces derniers soit très sensibles à la morale "humaniste" véhiculée par l'intrigue, à la fois apparemment simpliste mais, à la réflexion, bien énigmatique. Un film singulier, attachant mais pas inoubliable (comme se doit d'être une bonne animation). A noter : le joli score de Andrea Guerra, le fils du scénariste. 

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