"Je ne vaux rien."
Seul film, en tant que réalisatrice et scénariste, de Barbara Loden
Kazan
, Wanda
est un film à part, pas vraiment expérimental, plutôt une manière de
confession-témoignage sur une expérience tragique de l'existence.
Tourné, visiblement, avec très peu de moyens, sans démarche esthétique
si ce n'est de dépeindre, avec un naturalisme parfois sordide, la
réalité telle que la vivent des individus et non des acteurs, il sombra
très vite dans l'oubli malgré son "Prix de la critique internationale" à Venise en 1970 et sa sélection à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 1971. Marguerite Duras
, séduite par le film, désirait acquérir les droits de distribution mais c'est Isabelle Huppert
qui les obtint et permit une ressortie en salles en juillet 2003.
Kazan
, Wanda
est un film à part, pas vraiment expérimental, plutôt une manière de
confession-témoignage sur une expérience tragique de l'existence.
Tourné, visiblement, avec très peu de moyens, sans démarche esthétique
si ce n'est de dépeindre, avec un naturalisme parfois sordide, la
réalité telle que la vivent des individus et non des acteurs, il sombra
très vite dans l'oubli malgré son "Prix de la critique internationale" à Venise en 1970 et sa sélection à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 1971. Marguerite Duras
, séduite par le film, désirait acquérir les droits de distribution mais c'est Isabelle Huppert
qui les obtint et permit une ressortie en salles en juillet 2003.
Wanda (Barbara Loden
),
séparée de son mari, mineur de charbon en Pennsylvanie, vit chez sa
sœur. Sans emploi, elle a du mal en trouver un, ne possédant aucune
compétence, même simple. Elle accepte, sans rechigner et sans
contrariété, la demande de divorce et de garde de ses deux jeunes
enfants formulée par son époux devant le tribunal de leur petite ville.
Elle rencontre Norman Dennis (Michael Higgins),
un petit truand, alors qu'il est entrain de voler la caisse d'un bar.
Elle couche avec lui, devient son larbin, son chauffeur et change
d'aspect à sa demande. La refus d'un complice de participer à un hold-up
dans une banque oblige Mr. Dennis à le remplacer par Wanda. Dans la première phase de l'opération, Wanda se montre efficace. Mais le braquage, lui-même, se passe mal.
),
séparée de son mari, mineur de charbon en Pennsylvanie, vit chez sa
sœur. Sans emploi, elle a du mal en trouver un, ne possédant aucune
compétence, même simple. Elle accepte, sans rechigner et sans
contrariété, la demande de divorce et de garde de ses deux jeunes
enfants formulée par son époux devant le tribunal de leur petite ville.
Elle rencontre Norman Dennis (Michael Higgins),
un petit truand, alors qu'il est entrain de voler la caisse d'un bar.
Elle couche avec lui, devient son larbin, son chauffeur et change
d'aspect à sa demande. La refus d'un complice de participer à un hold-up
dans une banque oblige Mr. Dennis à le remplacer par Wanda. Dans la première phase de l'opération, Wanda se montre efficace. Mais le braquage, lui-même, se passe mal.
Inspiré d'un fait divers, Wanda
nous relate quelques jours de la vie de cet être sans nom, absent, un
peu perdu dans un monde masculin qui abuse de la femme, et qui,
probablement, se méprise. Existence misérable, sans espoir, sans vertu
et sans sentiment qui, par hasard, va croiser la trajectoire, pas plus
reluisante, d'un bandit, lequel, en imposant sa loi, lui donne
provisoirement un sens. Le traitement est sans fioritures. Tourné en
sept semaines, caméra à l'épaule, en plans souvent longs et larges, le
film ressemble à celui d'un amateur. Les comédiens donnent le sentiment
de ne pas jouer mais d'être, ce qui donne un aspect de documentaire
tourné en une prise. "C'est sa Nuit du chasseur
à elle B. Loden, une nuit qui nous illumine" déclare, enthousiaste, la marraine française du film, Isabelle Huppert
. Sans aller jusque là, Wanda
, plus proche d'un Sue
d'Amos Kollek que de Woman Under the Influence
de John Cassavetes
,
est un témoignage rare et personnel sur une artiste qui, entre son rôle
de mannequin post-adolescente et sa courte carrière d'actrice, a
toujours été façonnée par les autres.
nous relate quelques jours de la vie de cet être sans nom, absent, un
peu perdu dans un monde masculin qui abuse de la femme, et qui,
probablement, se méprise. Existence misérable, sans espoir, sans vertu
et sans sentiment qui, par hasard, va croiser la trajectoire, pas plus
reluisante, d'un bandit, lequel, en imposant sa loi, lui donne
provisoirement un sens. Le traitement est sans fioritures. Tourné en
sept semaines, caméra à l'épaule, en plans souvent longs et larges, le
film ressemble à celui d'un amateur. Les comédiens donnent le sentiment
de ne pas jouer mais d'être, ce qui donne un aspect de documentaire
tourné en une prise. "C'est sa Nuit du chasseur
à elle B. Loden, une nuit qui nous illumine" déclare, enthousiaste, la marraine française du film, Isabelle Huppert
. Sans aller jusque là, Wanda
, plus proche d'un Sue
d'Amos Kollek que de Woman Under the Influence
de John Cassavetes
,
est un témoignage rare et personnel sur une artiste qui, entre son rôle
de mannequin post-adolescente et sa courte carrière d'actrice, a
toujours été façonnée par les autres.












) vit à la campagne et fréquente un "cow-boy", Dominique (
) voyage et ne fréquente plus beaucoup, Claude (
) se porte bien (malgré les craintes que l'on pouvait avoir à son sujet à la fin du précédent film) et occupe, à présent, un poste de fonctionnaire culturel à Rome, pays où il a rencontré son amant. Pierre (
), la fille "perdue de vue" de Diane, une gentille junky chargée, pour soulager les souffrances de Rémy, de lui faire son apprentissage en matière d'héroïne. Enfin, et c'est un élément capital du script, la fille de Rémy, Sylvaine (

),
ce fils qui réussit dans un domaine que son père méprise, c'est ce
qu'il a vécu avec un père officier de marine pour lequel le cinéma était
une activité méprisable. Contrairement à ses personnages qui se sont
trompés sur tout ("au moins, ils essayaient de croire" dit le réalisateur),
lui est particulièrement lucide et pertinent. Et il a surtout beaucoup
de talent, heureusement reconnu à sa juste mesure****. A propos de
talent, il est presque évident que la distribution est, collectivement
et individuellement, largement à la hauteur de l'ambition du film. Mais
il faut souligner la présence réellement magique de 





) et Pierre (
), homosexuel, est professeur d'histoire de l'art et Alain (
), célibataire, est un auteur brillant et responsable du département à l'université, Diane (
), divorcée, est vacataire, Louise (
), l'épouse de Rémy, est une mère au foyer active et Danielle (
), la petite amie de Pierre,
est étudiante. On disserte de-ci de-là sur les expériences sexuelles
diverses et variées. Lorsque l'octuor est enfin réuni, la conversation
devient plus académique, moins salace en apparence, à peine troublé par
le bref passage de Mario, l'actuel amant, un peu "bestial", de Diane.







. Le trophée sera attribué au néerlandais
de
.