"Dieu nous protège ! Ce sont des types comme toi qui vont gagner cette fois."
Dans la carrière d'Anthony Mann
, Men in War
intervient au cœur de sa longue série de westerns entamée au début
des années 1950. Le réalisateur n'avait pas, jusqu'à présent, pratiqué
le film de guerre, (The Bamboo Blonde
, en 1946, ne s'y réfère que comme cadre, c'est avant tout une comédie romantique et musicale) et il ne récidivera qu'une seule fois, en 1965, avec The Heroes of Telemark
qui se situe en Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour un
coup d'essai, c'est une jolie réussite qu'il ne faut néanmoins pas
comparer aux classiques du genre mais davantage à des œuvres plus
modernes.






L'essentiel
de l'action se déroule au cours de la journée du 6 septembre 1950, en
Corée. A cette date, la guerre entre les deux parties du pays ne dure
que depuis un peu plus de deux mois. Le 30 juin, le Président Truman
ordonne un déploiement de forces terrestres américaines stationnées au
Japon. Malgré cette présence militaire, à laquelle se joint celles de
quinze autres pays, placées ensemble sous le commandement du général
Douglas MacArthur, les nord-coréens envahissent la presque totalité du
sud, ne laissant qu'une bande d'un peu plus de 10 000 km carrés au
sud-est de la péninsule. Ce n'est que le 15 septembre que la
contre-attaque interviendra, avec une brillante et audacieuse opération
de débarquement dans le dos des lignes ennemies imaginée et montée par
MacArthur.





On est tenté de comparer Men in War











Même
si, compte tenu du caractère du film, l'ensemble de la distribution
mériterait notre attention, le puissant duo de tête est primordial,
réunissant Robert Ryan
et Aldo Ray
. Ils sont tous les deux, chacun à sa manière, à la hauteur de l'enjeu. Robert Ryan
,
en officier responsable de la vie de ses hommes, déterminé mais ne
craignant pas d'avouer ses doutes est remarquable de vérité dans ce
mélange délicat de force et de fragilité. C'est un homme, dans toute
l'acception du terme. De son côté, Aldo Ray
,
en une sorte de mécanique guerrière, étonnamment efficace et, en même
temps inquiétante, est, lui aussi, plus que convaincant. Il serait
probablement un monstre s'il n'avait pas toujours raison et s'il ne
vouait pas une touchante attention, presque filiale, à son colonel
végétatif. Il développera d'ailleurs une composition assez proche dans The Naked and the Dead
de Raoul Walsh
l'année suivante. Mention spéciale à Phillip Pine, un habitué des seconds (voire troisièmes) rôles, dans son interprétation simple mais très juste, en contrepoint de celles de ses partenaires.






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1. de même que la prise de cette "Cote 465" est aussi abstraite/absurde que le châtiment de Sisyphe, la confrontation entre Benson et Montana a quelque chose à voir avec celle entre Agamemnon et Achille,
c'est à dire entre la majesté lucide d'un côté, l'excès passionnel de
l'autre. A défaut de réunir toutes ces "qualités" chez un seul homme,
leur association fortuite se révèle la bonne équation dans les deux cas.
2. Men in War
sort, à titre indicatif, un an après Attack
d'Aldrich
et la même année que The Bridge on the River Kwai
de Lean
ou qu'un certain... Paths of Glory
de Kubrick
.
2. Men in War







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