lundi 12 janvier 2004

Yehudi Menuhin : Beethoven, Mozart, Bruch


Les œuvres :

Le Concerto pour violon et orchestre en ré majeur Op. 61, dédié en 1806 à son ami de jeunesse, Stephan von Breuning, est le seul de Beethoven qui nous soit parvenu complet. Les exigences techniques imposées au soliste sont telles qu'il fut, au départ, considéré comme pratiquement injouable. Ecrit à la demande du violoniste virtuose Franz Clement (le directeur artistique, à 26 ans, de l'Orchestre du Théâtre An der Wien, lequel a demandé au compositeur quelques modifications dans la partie soliste), c'est une oeuvre splendide, peut-être le plus beau des concertos pour violon. On y trouve des motifs favoris de la musique de Schubert (répétition du thème en mineur). Une transcription pour piano a été réalisée par Beethoven.
(Les trois mouvements sont : Allegro ma non troppo, Larghetto, Rondo. Allegro - enregistré avec le London Symphony Orchestra dirigé par Sir Colin Davis, à Londres en avril 1962)

Traité comme le précédent (K211), le Concerto pour violon et orchestre n°3 en sol majeur K216 est l'un des plus importants de Mozart. Daté du 12 septembre 1775, il est aussi plus sûr, plus riche d'expression musicale que celui-là. L'influence de la musique de violon française y est très sensible.
(Les trois mouvements sont : Allegro, Adagio, Rondeau. Allegro - enregistré avec l'Orchestre de chambre de l'O.R.T.F. sous la direction de Yehudi Menuhin, à Paris en février 1967)

Le Concerto pour violon et orchestre n°1 en sol mineur Op. 26 de Max Bruch est un des œuvres préférées des violonistes. Le compositeur y fait montre de tout son talent de l'harmonie, du contrepoint et de l'instrumentation. Il a influencé des musiciens comme Brahms, le troisième mouvement du concerto de ce dernier trouvant indiscutablement ses racines dans celui de son contemporain. Commencé en 1864, cette oeuvre célèbre, sera ajournée et remaniée plus d'une douzaine de fois. Joseph Joachim, le célèbre violoniste adopta l'oeuvre, aida Bruch pour la partie de violon, puis la répandit à travers le monde. De nombreux mélomanes dans le monde ne connaissent Bruch que par ce concerto, ce qui irritait déjà le compositeur de son vivant.
(Les trois mouvements sont : Vorspiel. Alegro moderato, Adagio, Finale. Allegro energico - Presto - enregistré avec le Radio-Symphonie-Orchester dirigé par Ferenc Fricsay, à Londre en mai 1961)

L'interprète :

Yehudi Menuhin est né à New York en 1916 de parents récemment immigrés de Russie. Véritable prodige du violon, il donne, à l'âge de 7 ans, le Concerto de Mendelssohn avec le San Francisco Symphony Orchestra et acquière instantanément une réputation exceptionnelle. C'est au cours de ses tournées à travers le monde qu'il devient l'un des plus grands violonistes. Il n'a pas encore 20 ans. Il mêle admirablement technicité et sensibilité musicales. Il étudie en Europe, notamment avec Georges Enesco. Pendant la seconde guerre mondiale, il donne plus de cinq cents concerts pour les troupes alliées et se produit également devant les rescapés des camps, expérience qui le marque profondément. Au cours des années 1940 et 1950, il multiplie les scènes et les enregistrements. Outre les œuvres classiques du répertoire du violon, il se consacre également à des compositeurs et oeuvres moins joués ou moins connus, comme la Sonate pour violon seul écrite pour lui par Bella Bartók. C'est en 1963 qu'il fonde son école de musique et qu'il commence à diriger des orchestres. Curieux et éclectique, il n'hésite pas à sortir du cadre strict de la musique classique ; sa collaboration avec le sitariste Ravi Shankar en est un exemple. Devenu britannique, il est anobli par la reine et devient le Baron Menuhin of Stoke D’Abernon en 1993. Mais ses réelles lettres de noblesse, c'est au violon qu'il les a obtenues.

Le Bonus :

Un doute existe sur la date de composition de la deuxième Romance pour violon et orchestre en fa majeur Op. 50 de Beethoven : 1795 ou 1802 ? Qu'importe ! Laissez-vous porter par cette pure mélodie avec laquelle Yehudi Menuhin est en si bel accord.
(Adagio cantabile - enregistré avec le London Philarmonic Orchestra dirigé par Sir Adrian Boult au Royal Festival Hall de Londres en avril 1966)

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