dimanche 18 janvier 2004

Dot the I (attraction fatale)


"La vie, ce n'est pas du cinéma."

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Premier film de Matthew Parkhill, Dot the I a été, c'est le moins que l'on puisse dire, diversement apprécié à sa sortie. Comme souvent, la critique l'a boudé et le public l'a salué, celui du Festival du Cinéma Américain de Deauville lui accordant même son prix l'année dernière. Si l'idée de départ est plutôt bonne, il faut bien reconnaître que le film ne tient pas la longueur et que les acteurs le servent assez mal. Qu'il flatte le jeune public, amateur de souffre, de snuff movie et de maniérisme visuel n'a rien d'étonnant. Mais faut-il pour autant en perdre son objectivité ? Quoi ? J'en ai déjà trop dit !?
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Carmen (Natalia Verbeke) a quitté Madrid pour échapper à un amant possessif et violent. Dotée, elle aussi, d'une bonne droite, elle cumule les petits boulots à Londres avant de rencontrer Barnaby (James D'Arcy) qui en tombe amoureux et lui propose de l'épouser. Elle accepte. Le soir de son enterrement de célibat, dans le restaurant où elle dîne avec des amies, Carmen doit embrasser, pour respecter une prétendue coutume française, un inconnu. Elle choisit Kit (Gael Garcia Bernal), un jeune acteur anglo-brésilien sans emploi, passionné de vidéo. Mais leur baiser est plus long qu'il ne le devrait. Kit cherche à revoir Carmen. Mais pourquoi a-t-on le sentiment que quelqu'un surveille en permanence leurs rendez-vous ?
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"Souriez, vous êtes filmé." Court métrage avant d'être un long, Dot the I souffre peut-être d'un problème de format. L'intrigue aurait probablement profité d'une durée réduite pour gagner en intensité et densité. Par ailleurs, le film laisse apparaître tous les stigmates d'une première œuvre : citations cinématographiques, invraisemblances narratives non résolues, clins d'oeil et fausses pistes*, flashes de ponctuation dramatique empruntés à certaines séries TV, gimmick, bien qu'il s'inscrive dans la logique du scénario, du montage alterné de pellicule classique et d'images numériques, maladresse dans les transitions. Tout le métrage tend irrésistiblement vers cette chute (à double détente !!) tant attendue. Mais contrairement à ce qui ce produit chez Hitchcock ou, dans une moindre mesure, chez De Palma, réalisateurs avec lesquels Parkhill semble partager le goût du voyeurisme, le soufflé retombe presque aussitôt. Le film, bien qu'il soit plus souffreteux que sulfureux, parvient toutefois à garder, auparavant, le spectateur quelque peu en haleine.
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*dont celui du nom du restaurant français, "Les Assassins".

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