vendredi 24 avril 2015

The Naked Dawn (le bandit)

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"... And when a man can feel sorry for what he's done, he can change..."

Attachant et/car très singulier, The Naked Dawn reste aujourd'hui encore l'un des plus appréciés de la disparate cinquantaine de films réalisés entre 1930 et 1964 par 1. Improprement classé parmi les westerns, il tient en réalité davantage du drame moral, rapidement surprenant en raison de la sensibilité exacerbée et expressive des personnages principaux (assez analogues à ceux du romantisme littéraire ou du mélodrame). Ecrit par 2, le scénario croise à partir d'un matériau narratif peu étoffé les thèmes de la corruption et du remords, de l'aliénation (surtout matérialiste) et de l'indépendance (relative). Deux malfaiteurs dérobent dans un train des caisses contenant des montres bracelet et parviennent à s'enfuir. Vincenteblessé par le surveillant de voie, décède en chemin, soutenu et réconforté jusqu'à la fin par son complice Santiago. Après avoir dissimulé le butin, ce dernier arrive dans la modeste ferme de Manuel, dont il vient de rencontrer l'épouse Maria à un proche point d'eau. Contre une généreuse rémunération, le jeune homme accepte de le conduire, à bord de son vieux pick-up, en ville où Santiago doit livrer le produit de son larcin à l'expéditeur de la marchandise qui l'avait engagé pour commettre le vol.
La perturbation des trois figures centrales et leurs réactions constituent le motif essentiel de ce récit bref et sommaire aux décors totalement subsidiaires. Une surprenante affinité s'établit aussitôt entre Santiago et Manuel. Peut-être parce que celui-ci symbolise le petit propriétaire terrien que son aîné aurait pu être si les révolutions mexicaines auxquelles il a participé ne l'avaient pas finalement trahi. Ancienne désillusion susceptible d'ailleurs d'expliquer le brigandage qu'il pratique, son détachement presque poétique à l'égard de toutes possessions, notamment son extravagante, spectaculaire prodigalité. On relève aussi chez les trois protagonistes du film un étrange et régulier mouvement de bascule entre transgression et repentir, entre enthousiasme et scepticisme. Tourné en dix jours, le deuxième film produit par Josef Shaftel séduit moins en terme de réalisation. Associé au cinématographe (de télévision, comme la plupart des équipes de production) Frederick Gately ne semble s'intéresser aux aspects formels qu'en de trop rares occasions. La bande originale d'Herschel Burke Gilbert (élève de Leonard Bernstein et collaborateur de Fritz Lang à la même époque) (d)étonne également par ses inflexions parfois décalées. Enfin, The Naked Dawn doit beaucoup à l'épatante prestation d'3, fort bien soutenu par les méconnus  et 4.
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1. la carrière du natif austro-hongrois avait débuté dans l'Allemagne des années 1920, d'abord en tant que décorateur puis comme assistant-réalisateur.
2. initialement sous noms d'emprunt car blacklisté depuis la fin des 40's.  a révélé s'être vaguement inspiré de la nouvelle "Chelkash" (1895) de l'auteur russe Maxime Gorki.
3. nommé cinq fois aux Academy Awards (dont une citation pour un rôle principal), acteur secondaire dans High SierraThe Desperate Hours et Elmer Gantry mais aussi partenaire de  dans deux authentiques westerns dirigés par .
3. le Portoricain avait néanmoins été remarqué, dès sa première apparition au cinéma, dans The Brave Bulls (1951) de  (film dans lequel on pouvait déjà voir , également fille de bar - non créditée - dans le Rancho Notorious de ).








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