The Last Wagon (la dernière caravane)

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"Run?.. Which way?"

A raison d'un western tous les deux ans depuis 1950, Delmer Daves était devenu, au milieu de cette fertile décennie, l'un des solides contributeurs du genre. La cadence s'accélère à partir de Jubal, sorti sous la bannière Columbia six mois avant The Last Wagon. Ce second film produits par William Ballinger Hawks (le plus jeune frère d'Howard) pour la Fox possède quelques évidents points communs avec Broken Arrow, le premier des neuf westerns de Daves. L'époque (1873, soit un an environ après la mission pacificatrice de Tom Jeffords), le lieu (l'Arizona) et les Apaches qui reprennent cependant ici leur "traditionnelle/typique" hostilité à l'égard de ceux qui traversent leur territoire.

Les qualités de l'histoire imaginée par Gwen Bagni* scénarisée avec James Edward Grant (Hondo, McLintock...) et Delmer Daves sont nombreuses. Confier la sauvegarde de jeunes rescapés d'un massacre de colons (en route pour le Nord de l'état) au meurtrier appréhendé d'un shérif et de ses trois frères se révèle en effet prenant et ouvre de nombreuses pistes narratives. De surcroit lorsque le personnage en question est l'orphelin d'un pasteur, élevé depuis son enfance par des Comanches. Le thème du métissage, réel ou culturel, a d'ailleurs une influence non négligeable sur un récit au manichéisme seulement apparent. The Last Wagon surprend également d'emblée par sa vivacité (choix de plans courts inusuels avec un format Cinemascope), sa relative brutalité, voire sauvagerie mais aussi par la beauté minérale des splendides décors naturels arizoniens. Des atouts légèrement estompés par le caractère un peu compromissoire (sentimentaliste ?) de la dernière partie.

Au cœur du dispositif, l'excellent Richard Widmark donne au film l'essentiel de son énergique pulsation. Sa remarquable composition (assez dissemblable de celle d'un autre orphelin, Jim Slater, rôle qu'il tenait dans l'adaptation de Backlash par John Sturges exploité un semestre plus tôt), ne doit bien sûr rien à la jeunesse et/ou l'inexpérience de ses principaux partenaires, Felicia Farr (actrice principale du film suivant de Delmer Daves, 3:10 to Yuma), Susan Kohner (deuxième apparition au cinéma, appréciée ensuite dans Imitation of Life puis en Martha, l'épouse de Freud), Tommy Rettig (Jeff Miller de la canine série télévisée Lassie) ou James Drury (future vedette de The Virginian) qui apparaît à la fin du métrage.
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*co-scénariste avec son époux John, décédé début 1954, de Captain China et Law and Order au début d'une carrière ensuite surtout télévisuelle.