CinéMovies: Bates Motel

dimanche 12 avril 2015

Bates Motel

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"What's wrong with me?"

Les réactions spontanées à l'annonce de cette prequel actualisée de Psycho ont été : "grotesque", "insensé", "prétentieux"... Les amateurs avaient apprécié le film de Sir Hitchcock aussi pour ses non-dits, les présomptions qu'il soulevait, sa dimension fantasmatique. Vouloir tenter de circonstancier la part énigmatique de Psycho constituait, a priori, une sorte de crime de lèse-majesté. Après le visionnage des premiers épisodes, avouons-le, Bates Motel* ne méritait pas de tels qualificatifs. La difficulté d'inventer les fondations d'un chef-d'œuvre est considérable ; les trois initiateurs de la série, Carlton Cuse (Lost), Kerry Ehrin (Friday Night Lights) et Anthony Cipriano (12 and Holding) l'ont assumée. Plutôt avec cohérence et astuce.

Le lien causal entre le film et la série devient, en fait, assez vite moins déterminant, secondarisé par les développements spécifiques du récit. Nous relevons néanmoins les successifs éléments du scénario à l'origine de la personnalité et de la psycho(pathie)logie du Norman Bates adulte (interprété par l'excellent Anthony Perkins) que nous connaissions de manière très allusive. Le public visé par les promoteurs (Justis Greene associé à Universal) de Bates Motel est large, avec un léger privilège pour les post-adolescents sans détriment pour les spectateurs plus avertis. Les différentes péripéties ne sont pas toutes d'égal intérêt, le premier passage à l'acte de Norman (qui clôt la saison initiale) me semble en particulier un peu trop "provoqué". L'impression d'ensemble reste cependant favorable et les pistes narratives semblent nombreuses.

Le duo composé de Vera Farmiga (Up in the Air) et du Londonien Freddie Highmore (titulaire des rôles-titre de Charlie and the Chocolate Factory et August Rush) se révèle vraiment judicieux. Leur composition, tout à la fois fusionnelles, nuancées et tranchantes, est remarquable. Les belles prestations de la jeune Mancunienne Olivia Cooke (en Emma Decody) et de Jere Burns (Justified) doivent aussi être soulignées. Diffusé à partir de mars 2013 par A&E Television Networks, Bates Motel connait depuis le début de sa troisième saison, il y a un mois, un sensible tassement de son audience.

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*titre du déplorable téléfilm écrit et réalisé pour Universal par Richard Rothstein (pilot d'un premier projet avorté de série TV) avec Kurt Paul (doublure de Perkins dans les trois médiocres sequels de Psycho) en Norman Bates.