Das Cabinet des Dr. Caligari (le cabinet du docteur caligari)

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"... Legen sie die maske ab sie sin Dr. Caligari!"

Présenté par certains comme le premier film d'épouvante de l'histoire du cinéma (oubliant ainsi des œuvres significatives des Français Georges Méliès et Louis Feuillade), ce drame fantastico-criminel produit par Erich Pommer* (associé au réalisateur Rudolf Meinert) reste, près d'un siècle après sa diffusion, l'une des références primordiales d'un genre encore largement en gestation conceptuelle et figurative. Ecrit sur la base d'un fait divers par Hans Janowitz et Carl Mayer (Der letzte Mann, Sunrise: A Song of Two Humans), Das Cabinet des Dr. Caligari déroute positivement par sa narration en analepse, prenant un sens antipodal dans la seconde partie du dernier des six actes. Par sa mise en scène théâtralisée (espaces, décors...), surréaliste, sciemment onirique. Mais aussi par son objective modernité, en particulier si on le compare au plus tardif Lodger (1927) d'Hitchcock. Le film manifeste également, de façon précoce, le remarquable impact de l'expressionnisme allemand dans le domaine du fantastique, corroboré deux ans plus tard par l'archétypal Nosferatu de F.W. Murnau.

Difficile en revanche de relever précisément, a priori, l'apport spécifique de Robert Wiene. L'expérimenté cinéaste silésien, auteur d'une vingtaine de courts et longs métrages, doit en effet surtout sa réputation à Das Cabinet... et à certaines de ses productions ultérieures (parmi lesquelles le dostoïevskien Raskolnikow et Orlacs Hände, première adaptation du roman du Châlonnais Maurice Renard). Le frère aîné du réalisateur Conrad Wiene (né lui à Vienne) avait néanmoins montré déjà un goût pour le drame horrifique en écrivant et/ou réalisant plusieurs films du genre (dont Furcht et Satanas). Intéressante composition du comédien bavarois Werner Krauss (acteur récurrent de Murnau) et de l'étonnant Conrad Veidt (grande vedette des débuts du cinéma allemand, personnage principal dans Orlacs Hände - cité précédemment - et The Man Who Laughs), plusieurs fois partenaires, notamment dans Das Wachsfigurenkabinett aux côtés d'Emil Jannings.

N.B. : Das Cabinet... a fait l'objet de quatre remakes, dont celui produit par la Fox en 1962, premier film pour le cinéma de Roger Kay (avec l'Irlandais Dan O'Herlihy dans le rôle-titre).
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*régulier producteur de Fritz Lang pressenti pour diriger Das Cabinet..., préférant malgré son intérêt tourner le second volet de son diptyque Die Spinnen.