samedi 30 octobre 2010

Inferno


"... Sous la semelle de vos chaussures."

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Doit-on dire deuxième volet de la "Trilogia delle Tre Madri" ou version transposée aux Etats-Unis de Suspiria ? La proximité formelle entre les deux films est telle que la question peut être sérieusement posée. Avec l'opus inaugural, Dario Argento nous proposait une inédite expérience cinesthétique. Et nous avions été nombreux à tomber sous les charmes malfaisants et visuellement remarquables alors déployés par le cinéaste romain. Inferno peine davantage à emporter notre adhésion pleine et entière.
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New York en avril. Plongée dans la lecture d'un vieil ouvrage intitulé "The Three Mothers", Rose Elliot y apprend la construction par l'auteur, un obscur alchimiste-architecte installé à Londres et nommé Varelli, de trois résidences. Chacune d'entre elles a été édifiée pour l'une de ces trois mères, Mater Suspiriorum la plus ancienne à Fribourg, Mater Lacrimarum le plus belle à Rome et Mater Tenebrarum la plus jeune et cruelle à New York. Impressionnée par ce récit, la jeune poétesse envoie une lettre à son frère Mark pour lui demander de la rejoindre. Elle rend ensuite visite à l'antiquaire Kazanian, qui lui a vendu le livre et tient boutique près de son immeuble, pour l'interroger. L'individu handicapé ne se montre pas très loquace. Rose décide d'explorer les caves du bâtiment où, selon Varelli, réside une des trois clefs de son énigme. Les siennes tombent au fond d'un puits emplis d'eau et d'objets divers, l'obligeant à s'y enfoncer pour les récupérer. Au cours de sa plongée, des cadavres en décomposition avancée s'échappent d'une ouverture et la percutent.
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Suspiria reposait implicitement sur un postulat : mettre la narration au service de la direction artistique. Et les spectateurs l'avaient, pour la plupart, accepté au nom de l'innovation (novation). L'argument d'originalité ne peut plus être avancé concernant Inferno. Dès lors, la quasi absence d'histoire s'y fait sentir cruellement. Plus erratique qu'énigmatique, le scénario s'apparente à celui d'un slasher peu giboyeux, irisé certes mais aux "fondations" confuses et aux acteurs presque transparents (y compris la Valli qui semble prendre goût au genre !). La déception atteint son "comble" lorsque l'on connaît la significative contribution du grand Mario Bava à la production et celle du lyrique Keith Emerson, successeur des Goblins, réduite à un appel à l'aide (ELP). Difficile d'aisément associer Inferno aux références ou œuvres majeures du segment*.
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*surnaturel-démoniaque, parmi lesquels Häxan du Suédois Benjamin Christensen, The Seventh Victim de Mark Robson, Night of the Demon de Jacques Tourneur, The Devil Rides Out de Terence Fisher ou encore Rosemary's Baby de Roman Polanski.

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